jeudi 2 décembre 2010

Bases préliminaires pour une grève générale illimitée victorieuse


« [Le syndicalisme étudiant de combat] implique, d’une part, le développement de pratiques syndicales dynamiques et démocratiques. À ce titre, il faut multiplier les occasions de débats, élaborer collectivement des analyses, ne pas craindre la confrontation des idées et surtout leur donner l’espace pour mener à des prises de décisions. L’assemblée générale est par excellence cet espace de démocratie syndicale. »
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- Présentation de l’ASSÉ sur son site.
INTRODUCTION

Le mouvement étudiant est une fois de plus à la croisée des chemins. Rares sont les budgets gouvernementaux qui ont sévi aussi violemment contre la population que le budget Bachand. Jamais une hausse des frais de scolarité n’a atteint l'importance des scénarios présentement sur la table. La solution de la droite aux crises économiques, on la connaît trop bien: c’est de nous la faire payer, celle-ci comme les autres, pendant que les responsables s’en mettent plein les poches. Nous sommes sur le point de céder, de perdre ce que nous avons intérêt à préserver, c'est-à-dire les gains historiques d'un mouvement étudiant dont les sacrifices passés imposent aujourd'hui une reconnaissance. À une attaque gouvernementale aussi brutale, nous devons absolument répondre par un mouvement capable de rendre les coups. Ne soyons pas naïfs, la politique n'est qu'une histoire de rapports de force et jusqu’à maintenant, rien n’indique que nous remporterons cette lutte. Pourtant, seule la victoire est envisageable; l’échec de cette  grève signerait la fin de l'accessibilité aux études et placerait le syndicalisme étudiant sur le respirateur artificiel pour plusieurs années. Notre tâche est colossale : construire un mouvement des plus forts dans un contexte politique des plus défavorables. Le récent refus de la grève dans certaines associations membres de l'ASSÉ est un signe de la charge de travail monumentale qui reste à accomplir, une responsabilité qui incombe à toutes et à tous. Les questions d’ordre stratégiques, difficiles à résoudre, doivent se poser dès maintenant et c’est ce que nous tentons d’amorcer ici.

C’est lorsqu’il est combatif, démocratique et indépendant de l’État que le mouvement étudiant est capable de grandes choses. Parce qu'il tire sa force d'une participation active et massive, il doit se démarquer par des assemblées générales vivantes, et c'est pour se distancer de la politicaillerie qu'il doit s'affranchir de toutes les institutions associées au pouvoir traditionnel. Face aux gouvernements invariablement au service de l’élite économique, notre stratégie politique doit être aussi agressive et contraignante que possible. Toute forme de lobbying et de négociation n’est qu’une mise en scène de notre faiblesse si elle n’est pas justifiée par la présence d’un rapport de force significatif provenant de la base étudiante mobilisée.

Nous savons que notre mouvement fait face à des conflits internes pour la plupart refoulés. Les occulter en faisant fi de les résoudre est la pire solution. L’urgence de la situation nous force à diffuser le résultat de nos réflexions actuelles mais notre propos est appelé à s'enrichir au rythme du mouvement en marche. En distribuant massivement ce texte, nous espérons ouvrir un débat venu de la rue, car nous refusons catégoriquement les délibérations cantonnées dans les hautes sphères du milieu étudiant, et de surcroît privées.


DANS LE COIN DROIT : LA FECQ-FEUQ

Depuis les années 1980, les syndicats ont été le théâtre d'un important virage idéologique. La combativité des années 1970 a laissé place à un rapprochement avec les cercles du pouvoir. De plus en plus bureaucratisés et éloignés des travailleuses et des travailleurs, ils ne parviennent plus à générer le moindre gain et à défendre leurs membres, assumant, comme au temps des syndicats catholiques, un rôle d’intermédiaire entre les frustrations légitimes des employé-e-s et les ambitions patronales. Les Fédérations étudiantes (FECQ-FEUQ) sont l'expression flagrante de cette situation.

Les Fédérations étudiantes ne sont pas démocratiques: le pouvoir est concentré entre les mains d'exécutifs salariés et pour plusieurs carriéristes et manipulateurs. Pour eux, dans la realpolitik étudiante, tout est permis. Rappelons-nous les nombreuses procédures illégales employées l'année dernière par des dizaines de feuquistes et fecquistes venus noyauter une assemblée générale afin d'y destituer les exécutants de l'Association étudiante de la TÉLUQ et de la faire affilier à la FEUQ - manœuvres ultérieurement invalidées par une entente judiciaire. N’oublions pas non plus ces nombreux membres de l'exécutif qui, après leurs mandats, sont embauchés dans les partis politiques et les administrations universitaires procédant aux coupures. À titre d’exemple, André Boisclair, ancien chef du PQ, fut président de la Fédération des associations étudiantes collégiales du Québec (ancêtre de la FECQ) en 1984 et 1985, tandis que François Rebello, vice-président du PQ de 2005 à 2009, présida la FEUQ de 1994 à 1996.

La FECQ-FEUQ privilégie une stratégie de lobbying, de concertation avec le pouvoir. C'est d'ailleurs dans un contexte de démobilisation généralisée, alors que les frais de scolarité venaient d'exploser pour une première fois en plus de trente ans, que ces organisations se sont consolidées au début des années 1990. Depuis, elles ont contribué systématiquement à la dégradation de nos conditions. En 1996, après avoir refusé de participer au mouvement de grève en cours, la FEUQ négociait avec le gouvernement une hausse très importante des frais de scolarité pour les étudiantes et étudiants de l'étranger. De son côté, la FECQ, elle, proposait de trouver l’argent pour le gel en coupant dans les conventions collectives des professeur-e-s. Toutes deux, dans le jeu de la négociation, avaient accepté «d’échanger » le gel des frais contre la taxe à l’échec pour mettre fin à la grève. En 2001, contrairement aux autres mouvements sociaux, la FECQ-FEUQ refusait de s'opposer à la Zone de libre-échange des Amériques. Pire, en 2005, elle appuyait la grève deux longues semaines après son déclenchement pour finalement entériner sans mandat une entente à rabais qui fut rejetée ensuite par la majorité des grévistes. Le mal était fait, l’un des mouvements de grève les plus imposants des dernières années venait d’être freiné.

Aujourd’hui encore, les Fédérations étudiantes légitiment, en y participant, la Rencontre des partenaires en éducation. Malgré notre précarité toujours grandissante, elles y négocient à la baisse nos conditions d'études. Soyons clairs : les stratégies de la FECQ-FEUQ sont nuisibles. Et parce qu'elles sont de véritables machines bureaucratiques, quiconque tente de modifier leurs pratiques de l'intérieur se bute immanquablement à un mur.


GRANDEUR ET MISÈRE DE L'ASSÉ

Face aux Fédérations, il existe une organisation syndicale qui, officiellement du moins, a conservé comme stratégie le syndicalisme de combat. Nous présenterons d’abord une des thèses centrales de notre texte, selon laquelle l'ASSÉ portait en elle les germes de sa propre dégénérescence dès ses débuts. Tout mouvement social, même critique, porte en son sein des éléments de progrès, ainsi que les contradictions qui lui seront fatales tôt ou tard. Afin de ne pas provoquer une rupture dialectique dangereuse, qui verse souvent dans la morale et le dogmatisme, seule une analyse historique débouchant sur une théorie juste mettra en lumière le chemin par lequel l'ASSÉ en est arrivée là.

Né en 1995, le MDE est l'ancêtre de l'ASSÉ. Il a été à l’origine de la grève générale illimitée de 1996, alors que le gouvernement péquiste nous annonçait le déficit zéro et refusait parallèlement de promettre le gel des frais de scolarité. S’en est suivi une lutte épique de plusieurs semaines, pendant laquelle se sont multipliées les manifestations et les occupations. Après cette grève, le MDE (seule organisation d’alors offrant une alternative à la FECQ-FEUQ) n’a jamais réussi à gonfler ses rangs, ayant notamment un grave problème d'image. Jusqu’à sa mort, il fut dépeint comme une association marginalisée, reconnue pour ses actions d’éclat spontanées, ses principes sans compromis (l'autogestion, le salariat étudiant, etc.), ses nombreuses confrontations avec les chefs des Fédérations et ses manifestations aux trajets improvisés qui se terminaient toujours par des arrestations. La mort de cette organisation, qui fait suite à une tentative de grève offensive sans avenir en 1999, a généré des réflexions pour éviter de répéter les mêmes erreurs. C'est alors que des individus ont pris l’initiative de construire une nouvelle association sur des bases solides, plus syndicales, structurées et stratégiques. L’ASSÉ naît de ce processus.

Un texte fondateur de l'ASSÉ, derrière lequel se sont regroupées les premières associations membres en 2001, critique le MDE en affirmant qu'une vision affinitaire, basée sur l'influence de groupes politiques restreints, avait pris le dessus. En deuxième analyse, la volonté était de construire une nouvelle association nationale en favorisant l'intégration des régions, puisque le MDE était cantonné à Montréal. En fait, le but de l'exercice était de fonder une organisation de masse qui serait capable de devenir à terme la nouvelle ANEEQ et cela, le plus rapidement possible. La formation de l'ASSÉ semble ainsi se faire sur des fondements démocratiques, car on voulait grossir sa base, même géographiquement, et exclure de facto toute possibilité de contrôle d'une minorité agissante. Paradoxalement, la pensée de la nouvelle ASSÉ a été le fruit d'une minorité agissante. Mais pour ses théoriciens, la démocratie est une chose centralisée. En basant leur projet sur l'adhésion des associations régionales dont la démocratie est superficielle, voire nulle, plutôt que de faire un travail sur le terrain, ils ont pu bâtir l'ASSÉ illico et balayer sous le tapis toutes les contradictions qu'impliquait leur démarche. Leur prétention est devenue un leitmotiv sans base.

Notre intention n'est pas de remettre en question la pertinence de l'ASSÉ. À ce titre, nous remercions ceux et celles qui ont travaillé de bon cœur à la construire. Il fallait bien une minorité agissante pour nous sortir de la merde. Toutefois, les gens sont au départ inconscients de la portée de leurs gestes et les conséquences qui s'en suivent les dépassent.

Qu'on se le dise. Ce que nous enseigne l'histoire du mouvement étudiant, c'est le caractère incontournable des structures syndicales locales et nationales. D'une part, elles portent une mémoire tactique et un ensemble de revendications clairement définies à travers les années. D'autre part, elles rassemblent une base constituée de membres, avec des moyens pratiques et financiers. Néanmoins, ces deux aspects ne sont efficaces que combinés à une stratégie conséquente : celle d'une mobilisation massive qui fait de réelles pressions sur l'État. L'ASSÉ est le seul syndicat national permettant l'organisation sur ces bases, dont les principes sont ancrés dans une histoire de lutte démocratique et combative. Ceux-ci ont permis les plus grandes mobilisations et les gains les plus importants.

Malgré des principes forts et un ancrage historique réel, une séparation entre l'organisation et les membres s'opère de plus en plus à l’ASSÉ. Plusieurs raisons expliquent ce phénomène, à commencer par le centralisme démocratique. À l'ASSÉ, les délégué-e-s sont élu-e-s dans les assemblées générales locales pour ensuite se réunir en congrès afin de coordonner les mandats et les stratégies. Sur papier, ce système fonctionne, mais en pratique, la santé des démocraties locales est si faible, si apathique que c'est tout le mouvement qui en souffre. Cette séparation entre la base et les délégations s’intensifie de telle sorte que ces dernières finissent par diriger la lutte, contrôlent l'organisation via leur poste ou leur pouvoir symbolique. Ce simulacre s'explique par l'accent mis sur le discours pro-démocratique, celui-ci faisant face à la dure réalité des associations locales qui en sont exemptes. Ce phénomène est aggravé par l'occultation volontaire du problème puisque l'ASSÉ ne veut pas intervenir contre ses délégué-e-s d'associations locales qui improvisent sans mandat la marche à suivre. C'est ainsi qu'une minorité peut, plus que jamais, prendre le contrôle d'une association. Plus les organisations sont grosses, plus il devient possible qu'une clique la contrôle. Nous reviendrons sur ce sujet plus loin.

La culture d'organisation qui s'impose avec un centralisme démocratique aussi malade est méconnue. Rapidement, nous en citerons quelques exemples : on privilégie l'implication dans les exécutifs au détriment de celle dans des comités de mobilisation (ce qui équivaut à créer deux statuts de militantes et de militants), on contrôle l'information au centre, on tend à développer une division du travail poussée qui empêche la base militante d'avoir une vision d'ensemble, on délaisse la mobilisation de terrain et on multiplie les collaborations, on voit le pouvoir des associations universitaires prendre des proportions inquiétantes parce qu'elles jouent le rôle des intellectuels dans le mouvement, on réinterprète les mandats et révise l'histoire,  on balaie toute radicalité implicitement pour plaire à tout le monde, on bureaucratise les activités, on passe nos journées au téléphone ou sur Internet, la quantité passe avant la qualité, etc. En ce sens, les difficultés que vit actuellement l’ASSÉ tirent paradoxalement leur origine dans la force organisationnelle qui lui a permis de dépasser les contradictions qui ont provoqué la chute du MDE. La séparation entre l’organisation et la base s’est réalisée graduellement et c’est cette évolution que nous tentons ici d’expliquer.


LA GRÈVE SPECTACLE

La grève de 2005 est la dernière lutte d'envergure du mouvement étudiant.  Au niveau quantitatif, elle dépasse toutes les grèves étudiantes québécoises qui l'ont précédé, que ce soit au niveau du nombre de personnes en grève ou de la durée de celle-ci. De ce fait, elle marque un point de référence pour la génération actuelle des militantes et militants, autant au niveau de l'imaginaire de la lutte que sur les questions stratégiques. Plusieurs des dynamiques actuelles du mouvement en sont tributaires.

La grève a été bien préparée. Par exemple, la formation préalable de la CASSÉÉ a répondu aux exigences du moment, à commencer par celle de donner une voix aux associations indépendantes mobilisées qui refusaient de se faire diriger par les fédérations. Une association comme le Vieux Montréal a fait une réelle escalade des moyens de pression grâce à l'action concertée de ses militantes et militants au sein d'un comité de mobilisation puissant.

Malgré une bonne préparation (sauf en ce qui concerne les revendications), ce qui frappe de la grève de 2005, c'est l’opposition entre son importance quantitative et sa petitesse qualitative. Dès le début, les cégeps les plus mobilisés ont peiné à réunir 1 ou 2 % de leur population étudiante sur les piquets de grève. Par rapport à 1996, où près de 10% des populations étudiantes du triangle magique (Vieux Montréal, Maisonneuve et St-Laurent) se sont présentées sur les piquets la première journée, la performance est lamentable! Aussi, les actions de perturbation ont été rares et ont regroupé peu de gens, lesquels furent stigmatisés en tant que faction pro-violence, même au sein de la CASSÉÉ.

À la CASSÉÉ, deux visions stratégiques s’affrontèrent rapidement; le syndicalisme de combat d’une part et la guerre de l’opinion publique d’autre part. Les forces plus traditionnelles de l'ASSÉ qui défendaient une perspective sans compromis d’un côté et de l'autre, un paquet d'associations qui n'organisaient presque rien et qui critiquaient les initiatives combatives. La tendance traditionnelle n'a pas eu le dessus. En absence de radicalité et d'actions perturbatrices solides, la lutte médiatique a pris le dessus peu à peu. Combien de temps avons-nous perdu à s'obstiner pour maintenir notre belle image au lieu d'œuvrer à la construction d'un rapport de force?

La grève spectacle a eu ses symboles, le carré rouge, mais aussi un autre très important qui s'est imposé insidieusement, le nombre 103. L'un donnait l'impression que la population étudiante participait massivement à la lutte, alors qu'elle ne faisait qu'en porter l'image (un peu comme un punk arbore des Dr Marten), et l'autre, le 103, représentait ce qu'il y avait de plus vil dans cette grève, à savoir sa vision économiste sans lendemain. On le sait: les symboles ont tendance à cloisonner les individus à des cercles homogènes et, pire, à vider de leur contenu les mouvements. C’est attribuable au fait que les sympathisants négligent la lutte politique en priorisant la satisfaction de leurs besoins affectifs immédiats. Un symbole utilisé dans un mouvement de masse, contrairement à un bon mot d'ordre, est la manifestation de sa stagnation politique, de son aliénation.

L'apogée de ce phénomène a été la participation de Xavier Lafrance, le porte-parole de la CASSÉÉ, à l'émission Tout le monde en parle, émission où était également invité le chef de la FEUQ. À cette occasion, la CASSÉÉ a été ridiculisée par Guy A Lepage, lequel revenait constamment sur une fausse information selon laquelle les militant-e-s de la CASSÉÉ auraient déféqué dans un bureau du Ministère de l'éducation quelques jours plus tôt. Cela a été un coup dur porté à la CASSÉÉ, qui s'engouffrait dans le jeu des médias.

En définitive, la grève de 2005 a été celle qui a rassemblé le plus de grévistes. Nombreuses associations traditionnellement réfractaires à la grève ont emboîté le pas. Ce fût aussi la plus longue grève de l’histoire étudiante du Québec. Toutefois, ce fût aussi une grève où les gains furent beaucoup moins importants que la majorité des précédentes. Nous croyons que cela peut s’attribuer largement au fait que la grève de 2005 fût avant tout une grève du respect de l’ordre, une grève d’image.

UNE RADICALISATION SANS BASE

La tentative échouée de grève générale illimitée en 2007 a été la conséquence à la fois du contexte social rétrograde et d'une fausse impression de radicalisme issue de la grève spectacle. La grève de l'image s'est renversée en son contraire, l'image d'une grève. Mais cette histoire est surtout la preuve que même une organisation de masse peut être à la merci de petits groupes restreints et cela, malgré ses prétentions démocratiques.

L’ASSÉ présentant dans la pratique d’importantes failles démocratiques, des militants et militantes lancés dans un élan maximaliste ont tenté d’orienter la stratégie de grève sur la gratuité scolaire. L’entente à rabais de 2005 les avait laissés sur leur faim. La grève restait à finir. Arguant que leur travail politique était en continuité avec des mandats d’assemblées générales antérieures - d’ailleurs très peu populeuses - des AG ont été organisées dans des associations locales, certaines sans mandat préalable. Cependant, le gouvernement venait d'annoncer un dégel et rendait ainsi la stratégie antérieure inadéquate. Mais il y avait déjà un plan sur la table; une campagne politique sur deux ans, une grève offensive en automne, etc... Plutôt que de prendre un recul nécessaire, le plan ayant la gratuité scolaire comme finalité a été apposé à une conjoncture défavorable. Et ce fut la débâcle...

Contrairement à ce qui a été avancé après coup, le problème d'organisation n'explique pas les racines du problème. Bien qu'il y a eu un nombre effarant d'erreurs, c’est le centralisme démocratique qui a lui-même produit une telle possibilité. Les troubles d'organisation sont encore la conséquence d'un manque d'analyse et d’un manque de jugement des militantes et militants de l'ASSÉ quant à l'adhésion de la population étudiante à leur projet. Le maintien de la stratégie au moment de sa chute est un signe d'un manque de dialectique entre les exécutifs et les étudiant-e-s en général. Le peu de matériel préparé avant le début de la campagne en septembre constitue un autre indice de la bulle spéculative du militantisme étudiant d'alors. À la place, les organisateurs ont passé leur été à faire de longues réunions en vase clos et sans mandat sur les points de détails d'une éventuelle coalition qui n'aura jamais existé. En dernière analyse, on a essayé de gérer d'en haut un mouvement encore virtuel. Dans ce cadre fantasmatique, la multiplication des campagnes d’affiliation comme stratégie d’élargissement de la base relevait de la pensée magique, accordant un pouvoir surnaturel aux structures organisationnelles.


LA DÉMOBILISATION GÉNÉRALISÉE

L'absence de bilan après 2007 a généré deux phénomènes parallèles : d’une part, par épuisement et en perte de sens, plusieurs maximalistes ont déserté la lutte, laissant derrière eux une relève échaudée par l'échec; d’autre part les réformistes ont récupéré l'ASSÉ pour l'aligner sur une vision pragmatique de la lutte. Ainsi donc, l'ASSÉ a adopté une formule de rechange quant à son discours et son image. On a remplacé la stratégie  offensive (pour l'obtention immédiate de la gratuité scolaire) par une approche défensive (étape par étape et contre la hausse). On a également concentré ses efforts autour d'une présence accrue dans les médias et procédé à la construction de partenariats avec des organismes communautaires et des centrales syndicales au sein de grands regroupements (comme la Coalition opposée à la tarification et à la privatisation des services publics et la Table des Partenaires Universitaires). On assiste à une certaine dilution des revendications et principes d'action de l'ASSÉ, découlant de son nouveau conformisme  vis-à-vis des organisations dites alliées.

Si ce changement de cap idéologique a engendré quelques transformations en surface, le problème de fond a quant à lui été contourné. La tendance à la démobilisation n'est pas renversée et l'ASSÉ se retrouve plus que jamais séparée de ses membres. Autrefois handicapée par ses propres dynamiques, elle est dorénavant en plus à la remorque de dynamiques qui lui échappent. D’abord parce qu’on la soumet aux mécaniques des médias de masse. Ses porte-paroles déclarent, s'exclament et s'indignent. Quant aux 40 000 autres membres, on en sait à peu près rien. On façonne et on met en scène une image décalée de l’état réel du mouvement (dans son dernier communiqué de presse, l'ASSÉ a appelé à une manifestation monstre). Sur le champ de bataille médiatique, nos opposants disposent de moyens disproportionnés par rapport aux nôtres. Ce n'est qu'en opposant le gouvernement à une base nombreuse, dynamique et combative qu'on peut le faire plier à nos exigences.

L’intégration de l’ASSÉ à de grands regroupements occasionne également une progression du processus de bureaucratisation de l’ASSÉ. En effet, en participant à la Coalition opposée la privatisation et la tarification des services publics, on éloigne davantage la base du centre de décision stratégique et on extériorise la lutte. Autrefois, le centralisme démocratique s'opérait à l'intérieur de ses instances. Aujourd'hui, ces dernières servent d’intermédiaire entre les membres et un regroupement d'organismes sans base dirigés par des bureaucrates. C'est d’ailleurs de pair avec ceux-ci qu'a été élaboré un plan d'action pour contrer la hausse des frais de scolarité, inclus dans un plan plus large de lutte aux mesures annoncées dans le dernier budget provincial. Les positions de l’organisation sont ainsi négociées et diluées au sein de la coalition. L’essentiel des débats stratégiques se fait dans un cadre extérieur qui impose son propre rythme. Les propositions sont par la suite ramenées en instances pour adoption, du haut vers le bas. C’est ainsi qu’une distance nouvelle s’installe entre l’ASSÉ et les délégué-es des associations locales dont la participation aux décisions stratégiques devient de plus en plus accessoire. L’effet sur la participation de la base est désastreux. Sans pouvoir décisionnel concret, les membres n’ont à priori aucun intérêt à apporter leur contribution à un mouvement qui peut se passer d’eux. En guise d'exemples, on n'a qu'à penser à la participation à la Marche mondiale des femmes en 2010 (sans parler de la censure de l'article critique dans l'Ultimatum qui s'ensuivit) et à la signature du manifeste de la Table des partenaires universitaires, dont l'écriture s'est faite complètement en dehors du champ d'action des bases militantes.

La tendance à la séparation est alarmante, mais réversible. L'ASSÉ étant d’abord un ensemble de moyens à la disposition de la base étudiante, c’est cette dernière qui doit en reprendre les rênes via une éducation politique acquise à travers les pratiques démocratiques. Il est urgent que les AG et comités de mob, aujourd’hui désertiques, redeviennent le terrain privilégié de cette éducation. L’autonomie et l’occupation des espaces de participation sont des conditions nécessaires à la prise en charge de la lutte par la population étudiante elle-même. Le mouvement à venir ne peut qu'être transparent, autonome et inclusif. Sans quoi, il court à sa perte.

L'ouverture des espaces de débat est essentielle à cette réappropriation de la base. La peur de la critique doit cesser : le mouvement étudiant n'a jamais été unanime et tire sa puissance de sa capacité réflexive, critique, voire subversive. Le silence entourant les tensions palpables est bien plus nuisible qu'un débat franc. En ce sens, le journal Ultimatum et les médias sociaux ne doivent donc pas servir de vulgaires vitrines publicitaires pour l'ASSÉ mais plutôt devenir des espaces dotés d’une grande liberté de ton et d’une vocation critique. Désigner, analyser et critiquer une tendance, un discours ou des comportements n'est pas un crime; au contraire cela permet un éclaircissement des conflits internes. Cantonner les débats organisationnels dans la sphère restreinte des hautes instances, dans une culture du secret, mène à la dangereuse séparation déjà évoquée. Puisque l'information appartient à tous et à toutes, non pas aux spécialistes de l'organisation, les tâches d’externes et de porte-parole doivent donc être déléguées sur une base plus large. Impliquer les forces militantes locales et nationales pour démocratiser les savoir-faire est crucial: si la population étudiante veut transformer ses conditions par elle-même, elle doit pouvoir se prononcer sur le type de bataille qu'elle est prête à mener, de même qu'acquérir les capacités de son émancipation.

À l’intérieur du mouvement étudiant, une certaine autonomie de ses différentes composantes est requise afin qu’il évolue. Plutôt que de freiner les initiatives et l’expérimentation, il faut stimuler leur intégration aux débats stratégiques. Plutôt que de participer à des réunions externes et se montrer dans les médias de masse, les exécutants et les exécutantes doivent veiller à ce que les ressources militantes apportent un support à l'organisation de comités de mobilisation autonomes locaux et maintiennent le bon fonctionnement des instances démocratiques. L’exécutif doit laisser la base militante active diriger le mouvement et non le contraire.

Si l’appui des autres mouvements est important, nous ne pouvons en aucun cas modeler nos façons de faire aux leurs. Le mouvement étudiant s’est doté au fil des ans de pratiques et de structures qui tiennent compte de ses réalités. Ne comptons que sur nos propres moyens! Les étudiants et étudiantes doivent pouvoir s'approprier le travail de leur organisation et le transformer à l'image de leur réalité. Nous ne répéterons jamais assez que l'élargissement et la consolidation d'une base militante sont vitaux pour le mouvement.

Nos inquiétudes sont fondées. Que ce soit la proposition de décerner des bourses aux exécutantes et exécutants l'an dernier, la participation d'un exécutant à une activité de Québec Solidaire le 10 novembre ou encore le cessez-le-feu avec la FECQ-FEUQ pour le 6 décembre, tout cela nous oblige à exposer publiquement nos craintes.


POUR QUE LE MOUVEMENT ÉTUDIANT NE SOIT PAS UNE MARCHANDISE
Le mouvement étudiant évolue dans un contexte social de morosité politique et de cynisme qui nuit concrètement à l'engagement. C'est grâce à une analyse des origines de ce contexte que nous parviendrons à y pallier, du moins partiellement. La société marchande nous imprègne toutes et tous, influençant curieusement les mouvements de lutte qui s’y opposent. La mise en scène de la lutte des classes n’est possible qu’au sein d’une société spectaculaire. L'idéologie dominante parvient naturellement à s'intégrer, malgré nous, dans notre manière de réfléchir et d’organiser notre pratique politique. Les symboles ont pesé lourd en 2005 et maintenant, avec le développement continu d'Internet, nous devrons faire face à un confinement grandissant de la lutte aux espaces virtuels. Le web nous fournit des outils efficaces d’organisation et favorise la diffusion de notre discours, certes. Toutefois, sa fonction sociale éloigne la jeunesse politisée de l'action politique concrète alors que celle-ci est la seule à pouvoir faire reculer le gouvernement.

Le militantisme ne doit pas privilégier l’aspect quantitatif de la lutte au détriment des questions qualitatives. C'est la conscience et la combativité d'une masse critique de militantes et de militants qui déterminent la force et la viabilité du mouvement étudiant. L'escalade des moyens de pression n'est pas un slogan creux! Dans une lutte sociale, elle participe activement au processus de politisation. C'est en ce sens qu'elle doit appartenir aux comités de mobilisation actifs et qu'elle doit parvenir à exprimer la colère étudiante. Cette escalade nous offrira la possibilité de nous associer à des syndicats étudiants indépendants et démontrera notre sérieux au gouvernement. Celui-ci doit comprendre que la grève générale illimitée est à nos portes et que nous l’empêcherons d'augmenter éternellement les frais de scolarité. Certaines grèves étudiantes au Québec sont ainsi parvenues à obtenir des gains avant même d'être déclenchées.

Vous avez sûrement compris que nous émettons le constat qu'à l’heure actuelle, l’ASSÉ est séparée de ses propres principes. Le syndicalisme de combat est un terme bien en évidence dans les documents et les procès-verbaux, mais son ancrage dans le réel est de plus en plus accessoire. C'est grave parce que c’est la seule organisation qui nous offre les structures démocratiques et nationales essentielles au travail politique dans lequel nous nous investissons. Les contradictions organisationnelles de l'ASSÉ, latentes en périodes d’accalmie politique, risquent de devenir un véritable boulet lors de l’intensification des luttes. Il faut commencer à agir sur celle-ci dans les plus brefs délais afin d’éviter le pire. Voici donc quelques pistes de réflexion que nous lançons pour amorcer cette tâche colossale.

  • Baser la stratégie sur une escalade des moyens de pression pouvant aller jusqu'à la grève générale illimitée;
  • Rassembler les forces étudiantes sérieuses au national autour de cette stratégie, de manière à représenter une menace sérieuse pour le gouvernement s'il procède à une hausse des frais de scolarité;
  • Brandir rapidement la menace d’une grève générale illimitée en s’assurant de son ancrage profond au sein de la population étudiante, du bas vers le haut;
  • N’entreprendre aucune négociation sans disposer d’un rapport de force suffisant;
  • S’opposer dès maintenant à toute collaboration avec les fédérations étudiantes, diffuser une critique de celles-ci et envisager une lutte concrète contre elles advenant son entêtement à s’approprier le mouvement et à négocier seules;
  • Établir des mécanismes de rotation des tâches au sein de l'exécutif, l’obligeant à prioriser le travail politique de terrain;
  • Établir des mécanismes obligeant les délégations à obtenir des mandats en assemblée générale sur les grandes lignes du plan d'action de l'ASSÉ et sur les autres questions importantes (structure, alliances et budget);
  • Réévaluer la participation de l’ASSÉ à la Coalition opposée à la tarification et à la privatisation des services publics et à tout autre grand regroupement afin de prioriser la préparation de la grève au détriment de la préparation aux instances et activités de ce groupe de pression;
  • Rendre accessible à l’ensemble des membres toute documentation pertinente faisant état des rencontres externes (pv d’instances des regroupements auxquels participent l’ASSÉ, compte-rendus de rencontres, etc.)
  • Utiliser tous les moyens à notre disposition pour favoriser une réflexion critique et collective quant aux tactiques à adopter au national et au local, en particulier sur la question de l’occupation des institutions post-secondaires;
  • Démocratiser et publiciser les débats stratégiques de l’ASSÉ, entre autres grâce à l’ouverture d’une section dédiée à ce sujet dans le journal Ultimatum;
  • Déléguer les tâches de l’organisation à des militantes et militants qui ne font partie de l’exécutif;
  • Accorder la priorité à l’organisation et à la formation de comités de mobilisation au local;
  • Cesser d’utiliser le carré rouge comme symbole du mouvement;
  • Élaborer des revendications issues d'une analyse sérieuse de la conjoncture et en rupture avec celles prévisibles des fédérations;
  • S’attarder aux moyens d’empêcher la prépondérance des associations étudiantes universitaires sur les associations collégiales, en particulier au niveau du discours;
  • Délaisser les médias au profit de campagnes de mobilisation.


Nous dressons une liste de signataires sur le blog. Nous cherchons des appuis au sein de différentes associations étudiantes au Québec. Écrivez-nous rapidement!

34 commentaires:

  1. Il y a des éléments intéressants dans le texte.
    Il y a des éléments mensongers.
    Il y a beaucoup de nuances à faire.
    Le tout est une construction malhonnête.

    Didier L.

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  2. Il ne te reste qu'à écrire un texte maintenant.

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  3. La grande majorité des signataires de l'UQAM ont un point en commun : ils et elles ne sont jamais là à 8:30 pour tracter, ils et elles n'ont jamais fait de tournées de classe, ils et elles n'ont jamais fait de tournées de mob dans les associations non membres etc. etc.
    Et pire encore, beaucoup des signataires membres de l'AFESH ne vont pas toujours à leur A.G. et préfèrent faire des débats sur Facebook (tout en se disant anti capitaliste) plutôt que de faire des propositions formelles pour le congrès.
    Vive les débats en instance légitime. Faisons de la mob plutôt que de créer des sites internet pour critiquer un exécutif qui donne leur vie pour que la manifestation du 6 soit la plus grande depuis 2005.

    PS: comment on peut dire que ca va mal à l'ASSÉ quand on a jamais été autant de monde en grève (depuis 2005).

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  4. J'ai lu le texte avec intérêt et, quoiqu'il soit difficile à endosser entièrement, j'adhère à son analyse historique et son message global. Je ferai mon possible pour le faire circuler.

    Je me demande pourquoi certain-e-s signataires ont accolé à leur nom le sigle "Université de Montréal". C'est étrange, je ne connais pas d'association étudiante à ce nom. Sont-ils cadres?

    @MABD: Il est vrai que la manifestation du 6 sera grande, et c'est probablement grâce au "cessez-le-feu" entre l'ASSÉ et la FECQ-FEUQ, qui est d'ailleurs dénoncé très fortement par les auteurs de ce manifeste. Aussi, pour le peu que je sache, il n'y a pas de grève illimitée qui ait été encore déclenchée où que ce soit. L'imaginaire lié à 2005 apporte une grande confusion sur la situation actuelle, ce qui, encore une fois, semble être soutenu par les auteurs. Attention donc aux excès d'enthousiasme.

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  5. MABD, donc tu es contre le débat théorique?

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  6. François Bélanger3 décembre 2010 à 12:55

    Au-delà des ad hominem ridicules de MABD (les signataires en général n'ont "jamais" fait ci et "jamais" fait ça, en plus d'avoir donné bien peu d'heures au mouvement étudiant... ce qu'il est bien informé, notre ami !) se cache une vision moraliste du débat politique. Hé, le mouvement étudiant "appartient à ceux qui se lèvent tôt", peut-être ? Si tu mets beaucoup d'effort sur un truc, t'as forcément raison ? On va la péter comment, la dynamique du désengagement social, avec cet élitisme militant ? Si seulement ces prétentions activistes étaient accompagnées d'une qualité équivalente, et pourtant...

    Le pari de ce texte, c'est de s'adresser aux étudiant-e-s progressistes à la base pour les inciter à se réapproprier les organes de politique étudiante, contre la double opposition de la droite et de la gauche sclérosée. Cette ligne pourrait d'ailleurs être transposée à l'ensemble des mouvements sociaux existants, d'où mon appui à ce texte bien que non-étudiant. En attendant que cette critique porte et se concrétise en volet positif concret, les militant-e-s comme MABD se plaindront encore bien longtemps de ne pas être davantage à mobber si tôt, préalable à la Raison semble-t'il...

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  7. Salut MABD,

    Je viens de terminer 8 jours de travail consécutifs. Pendant ce temps, j'ai trouvé l'énergie pour collaborer à la réflexion et à l'écriture de ce texte. En plus, je participe à d'autres activités politiques, une par exemple dans mon milieu de travail, dans un CHSLD. J'ai suis impliqué dans un groupe politique aussi. J'ai trouvé le temps de critiquer Mathieu Melançon, de boire de la bière, de lire un roman de Laferrière, etc. J'ai passé dans ma vie un nombre incroyable de tracts, fait des tournées de classe de qualité, j'ai même passé une longue période de ma vie à échouer mes cours à cause de mes engagements politiques. Je paye encore pour cela.

    Tu sais quoi MABD, j'aimerais connaître ton identité et les hauts faits de ton engagement politique. En fait, non, je n'embourbe dans mes vieux réflexions de débat stérile sur le net. Mais je veux dire quelque chose. Une validité critique, son contenu de vérité, même dans la sphère strictement théorique, ne peut pas être directement dépendante de l'engagement dit "sur le terrain". On laisse aux activistes cette logique d'une pauvreté rocambolesque, tombant dans le dogmatisme trop facilement.

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  8. Il fallait lire réflexes au lieu de réflexion dans le deuxième paragraphe et la validité d'une critique au lieu de une validité critique. Merci.

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  9. Bien, utiliser l'expression "jamais" à la suite de l'expression grande majorité ne signifie que mes critiques s'adressent à l'ensemble des signataires provenant de l'UQAM. Par contre, je m'implique activement dans mon comité de mobilisation depuis 4 ans et je connais beaucoup de signataires personnellement, ce qui me permet d'affirmer que la grande majorité d'entre eux et elles ne se présente presque jamais au comité de mobilisation de leur université. De plus, je sais (parce que je suis présent presque chaque matin) que la majorité d'entre eux et elles n'ont pas fait de tournées de classe pour que l'A.G. de grève de l'AFESH soit populeuse et ne se sont pas présenté-e à 8:30 pour tracter. Ensuite, je me suis informer afin de savoir si ces personnes ont fait des tournées nationales avec l'ASSÉ et j'ai appris que la plupart d'entre eux-elles n'en ont pas fait. Donc, je critique ces personnes (de l'UQAM) puisqu'ils et elles prétendent connaître ce qui est bien pour le mouvement étudiant alors qu'ils et elles ne sont pas sur le terrain.

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  10. Ils se font offrir une réflexion plus importante que tout le travail théorique réalisé par le mouvement étudiant depuis dix ans et ils considèrent qu'il est plus urgent de déterminer qui a fait le plus de tournée de classe dernièrement? Ça dépasse toute mesure.

    Louis-Thomas Leguerrier

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  11. Mise en situation. Un être devant toi, qui a passé moins de tracts dans sa vie, te parle. Là, surtout, arrête de penser et ne l'écoute surtout pas. La raison se calcule très exactement au nombre de tracts distribué.

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  12. Messieurs Simard, Leguerrier et Bélanger et anonymes,

    Je crois que vous vous acharnez effectivement contre un-e moraliste. MABD ne semble pas capable de recevoir une critique somme toute constructive et il/elle réagit en contre-attaque, comme à un piège à ours. Ne gaspillez pas vos émotions... il/elle ne semble pas avoir d'argument de poids.

    Tou-te-s les militant-e-s du Québec sont touché-e-s par cette critique. Je me sens moi aussi touché car je considère aussi que je travaille "à la base". Pour cela, je n'ai pas peur de mes opinions. J'ai participé depuis 2004 à deux exécutifs locaux - le premier tout à fait détaché de la base et le second tout à fait surpassé par sa base. J'ai fait à l'occasion du tractage, des tournées de classe, de la « mob orthodoxe », quoi. Mais maudit! que j'haïs ça.

    La véritable mob, pour moi, consiste en ces débats pratiques (en ligne ou non), ces manifestes, une participation aux AG, ces discussions dans les couloirs, la rue ou les bars. Donner un visage et un nom aux idées. Montrer que l'opinion politique peut appartenir aux individus autant qu'aux porte-parole des foules. C'est cette mob-là qui vous demande de signer vos noms et prénoms, avec votre photo à côté. Sans cela, elle ne s'élargit pas, la base. Les réticents restent réticents, les ennemis des ennemis, parce qu'ils ne vous connaissent pas - ils vous imaginent. Et pas à votre meilleur. Et croyez-moi, je sais de quoi je parle. Je milite dans un milieu beaucoup moins instruit et attentif que celui de l'AFESH au sujet de la politique étudiante nationale.

    MABD doit donc apprendre 1. que les qualités personnelles ne peuvent pas invalider la validité de l'argumentation 2. que la confrontation est une forme de communication, 3. qu'il goûte en ce moment à sa propre sauce. En participant à ce débat, il/elle se fait "mober" par des gens mieux outillés que lui/qu'elle. J'espère que MABD aura une pensée plus critique sur ses propres opinions et qu'il trouve au moins une bonne chose à dire à propos du texte lui-même.

    Pour ma part, je ne signe pas. Je suis favorable à la majorité des recommandations, mais j'aurais préféré un texte plus compact, moins pointilleux sur les arguments. Je n'entrevois pas non plus, et c'est très dommage, de quelle façon on entrevoit rallier en si peu de temps la base des associations membres des fédérations étudiantes collégiales et universitaires autour de cette réflexion aussi complexe. Mais sachez que j'y travaille depuis des années et que j'apprécie grandement la démarche.

    Vincent Lortie
    AÉAUM et ancien AGEM.

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  13. Étienne Simard4 décembre 2010 à 05:54

    Marc-André, si tu prends le temps de lire le texte, il traite entre autre de la démobilisation. Peut-être ne sera-tu pas en accord avec nos thèses, mais c'est important de d'entamer la réflexion à ce sujet. Ça peut permettre d'éviter les paris inutilement risqués qui embourbent le mouvement dans un gouffre pendant des années. Ça permet aussi d'éviter de foncer tête première vers l'épuisement à force de mobiliser aveuglément, avec des résultats décevants.

    Le militantisme n'est pas une job salariée. On ne peut mesurer la qualité du "travail" effectué par le nombre de tracts distribués ou par le nombre de tournées de classes. L'overtime passé à appliquer sans broncher le plan d'action élaboré par la direction ne fera pas de toi l'employé du mois. Cette conception du militantisme est symptomatique de la séparation entre un syndicat et ses membres. Agissant selon une logique qui leur est extérieure, les militant-es en viennent à évaluer leurs actions d'un point de vue strictement quantitatif. Ils et elles deviennent de simples fonctionnaires. C'est justement de cette séparation dont il est question dans le texte.

    Toi qui tripe philo, je comprends mal ta réaction à un texte de réflexion critique sur le mouvement étudiant. C'est à mon sens un exercice bien plus ancré dans la pratique qu'une fin de semaine à l'intercollégial de philo au cégep de Valleyfield, en compagnie de Bernard Landry.

    Lâche la morale et attaque-toi au contenu. Je t'invite à démontrer que nous avons tort plutôt que de chercher à prouver que nous sommes des cancres.

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  14. Bien, pour le moment je suis débordé de travaux à cause des raisons précédemment invoqués (c-à-d que je faisais de la mob). Donc je n'ai pas vraiment le temps d'écrire une réfutation à votre texte. Par contre le texte écrit par Alex PQ, Alex BC, Jean-Michel et Remi Daigle représentent bien ma pensée. Tout comme le bilan écrit par l'exécutif que je respecte beaucoup parce ses membres sont parmi les seul-e-s à faire de la mob. D'ailleurs, ce qui a suscité ma critique hâtive, c'est le fait que vous vous en preniez à l'exécutif alors qu'il respecte leur mandat de congrès et les statuts et règlements.( à l'exception de la conférence à l'UCL ). Etre sur l'exec de l'Assé c'est un travail dégueulasse que personne ne veut faire parce qu'on reçoit constamment des critiques de la part de gens comme vous. C'est d'ailleurs pour cette raison que j'ai décidé de ne jamais m'y présenter.

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  15. Pour ce qui du texte. tout d'abord sur le point de vue philosophique il y a beaucoup de lien de cause à effet injustifié, des observations soit disant empiriques douteuses et des expressions ridicules : "est un signe d'un manque de dialectique entre les exécutifs et les étudiant-e-s en général" (est-ce que vous utiliser du jargon philosophique pour convaincre des gens de signer votre texte?).
    Vous semblez constater le même problème que moi les A.G. et les comité Mob sont désertiques. Par contre vous semblez affirmer que cela est due à l'organisation, aux méthodes et au discours actuel de l'ASSÉ. Je ne sais pas où vous voyez ça mais moi ce que j'observe c'est que des gens passe beaucoup de temps sur FB au lieu de publiciser ces événements. Avec de la mob, tout est possible, il suffit de la faire. Je crois pas à la pensée magique qui implique que si on change nos orientations, les gens viendront en plus grand nombre dans nos activités. De plus, vous semblez dire que les étudiant-e-s ne viennent pas à leur A.G. parce qu'ils et elles n'ont pas de pouvoir décisionnel et que tout est décidé par des grand regroupement. Je sais pas d'où vous tiré cette information mais c'est pas ça que je vois sur le terrain.
    En plus, vous voyez comme signe de dégénérescence de l'ASSÉ, le cas des bourses aux exécutant-e-s qui n'ont jamais été adopté et qui ne sont qu'une proposition à laquelle je m'oppose fermement. Puis, vous nommez le cesser le feu avec la FEUQ. Lequel ?, on collabore pas avec eux et on n'a signé aucune entente. Qu'est-ce que vous voulez qu'on fasse, les attaquer le jour de l'événement qu'on prépare depuis des mois. Et vous n'avez pas l'air de remarquer ça sur FB, mais on se fait souvent critiquer parce qu'on est en guerre contre les fédés et c'est une lourde tâche que de convaincre des exécutant-e-s de cégep non membre que ce sont des organisations mauvaises. Pour nous, il est évident que ce sont des ordures à cause de 2005 et avant, mais pour les plus jeunes, les fédés n'ont pas commis de faute assez grave pour qu'on refuse à jamais de collaborer avec eux (évidemment moi aussi je pense qu'on ne devrait pas collaborer, mais jamais je ne vais condamner un soi-disant cesser le feu avant que l'on ait une nouvelle preuve de leur malhonnêteté (plus récente que 2007)).

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  16. Ensuite, je tiens à dire que je suis d'accord avec certaines de vos recommandations, mais je trouve certaines autres complètement déconnecté des étudiant-e-s que vous semblez connaître alors vous n 'êtes pas autant sur le terrain que moi, le comité mob de l'ASSÉ ou l'exec. D'abord, j'ai déposé une proposition de GII en hiver 2012 au congrès car moi je passe par mon AG local pour faire passer des propositions à l'ASSÉ. Donc, les associations membres ont pour tâche de consulter leur membre à ce sujet. Donc on ne peut pas aller plus vite, on ne peut pas annoncer que l'ASSÉ est pour la GII sans consulter nos membres. Donc votre recommandation est inutile puisque c'est aux membres de décider. De toute façon moi quand je fais de la mob à l'extérieur de l'UQAM, j'ai l'impression qu'on a la capacité de parler de GII à court terme (bien que j'aimerais le faire puisqu'il s'agit de la seule méthode pour faire plier le gouvernement), l'idée de journée de grève séparé passe beaucoup et ces mobilisations ponctuelles permettent de reconstruire une base militante. Ensuite, rassembler les forces nationales sérieuses. Aller dont le faire au lieu d'écrire des textes de réflexion, l'exec peut pas faire ça tout seul avec le peu populeux comité mob. C'est pas compliqué d'appeler à l'ASSÉ et dire que vous voulez faire une tournée de mob au national pour rassembler les forces. Vous pouvez lire le bilan de l'excec pour voir que personne le fait. Ensuite, des rotations de tâches pour l'excec afin qu'il fasse plus de travail de terrain, c'est importe quoi, ils et elles font presque juste ça du travail de terrain, ils et elles se tuent à faire passer les grèves. Pis qui va les faire les autres tâches que le travail de terrain ? Il faut que ça soit des gens élu-e-s, moi je veux pas être représenter par quelqu'un-e qui n'est pas élu-e et de toute façon l'ASSÉ manque tellement de ressource qu'on ne pourra jamais faire ça à court terme .
    Ensuite, la plus ridicule est de rendre public les P.V. de réunion. Vous dites durant tout votre texte que vous voulez plus de MOb et la vous voulez que l'exec aillent s'enfermer dans un bureau en pleine campagne de grève pour écrire et mettre sur le net des P.V. Comme si l'exec cachait des choses, il est faux de croire qu'ils et elles refuseraient de rendre public un P.V.
    Faire des occup. Qui parmi les signataires s'est déjà fait arrêté dans une occup ? Ca démotive les gens des arrestations. l'occupation est une excellente méthode mais il faut à tout pris éviter les arrestations. De plus, c'est difficile de convaincre les gens qu'on fait une escalade des moyen de pression en faisant tout de suite une occup dans laquelle on se barricade et on resiste. Des actions comme le bureau de LIe Beuachamp me semble beaucoup plus approprié et rejoigne plus les étudiant-e-s que vous affirmer connaître Finalement, moi je le distribue l'Ultimatum et c'est pas des gens convaincu qui le lisent. Comment on pourrait utiliser l'Ultimatum pour convaincre des gens d'affilier ou de joindre notre plan d'action si on se critique dans nos document. Je trouverais ça vraiment démotivant qu'on perdent une campagne parce que les gens utilise les contre-arguments qu'on diffuse dans notre journal. Au cégep du Vieux c'est sur qu'on peut être en faveur d'un volet critique dans l'Ultimatum, ils reste dans les étagères. À l'UQAM, nous n'en avons plus parce qu'on passe le matériel de mob et je suis bien content qu'il ne critique pas mon organisation.
    À suivre......
    Désolé pour les hypothétiques erreur de féminisation, j'ai écris ce texte très vite parce que j'ai pas juste ça à faire, je beaucoup négligé mes études pour l'ASSÉ.

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  17. Ton bilan de passeur de tracts est plutôt désastreux puisque l'AFESH n'a pas eu quorum cette semaine. Et la valeur de vos prises de position en congrès, elle, en est corollaire. Tu seras très bien représenté, t'inquiète. Tout le monde est d'accord pour augmenter le nombre de tracts distribués. Beaucoup de job t'attend.

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  18. Qui a mobbé pour l'A.G. de l'AFESH ? Presque personne. Moi j'étais à Valleyfield pour faire de la mob, dans le pavillon des sciences pour faire passer la grève et mercredi, jeudi et vendredi j'ai mobbé pour la manif du 6. Si moi et 2-3 personne avions mis le temps de faire de la mob pour l'A.g on aurait largement eu quorum puisqu'il ne manquait que 15 personnes. Et en passant la mob ne se limite pas à passer des tract, mais j'imagine que tu le sais étant donné ton expérience dans le mouvement.

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  19. MADB, ton argumentaire est ridicule. Dans un premier temps, tu te donne beaucoup trop d'importance. Ensuite, la mob est importante serte, mais cette mob se doit d'être articuler correctement afin d'aller chercher la base et pour cela, elle doit être articulée autour de principes communs déterminés par la base.

    Par contre, si on ne fait pas un important travail de réflexion et qu'on ne fait pas le bilan des erreurs passées, il nous sera impossible, vu le détachement actuelle de la base et le manque de travail visant à renverser la situation, de construire un argumentaire mobilisateur. Nous faisons face à un réel problème et ce n'est pas la simple mobilisation sur les enjeux qui va changer la situation.

    Un autre type de mobilisation est important. Il faut faire comprendre à la base qu'elle doit se réapproprier son association étudiante ainsi que le discours qui est mis de l'avant. Elle doit comprendre qu'elle est la seule à pouvoir prendre des mandats et qu'elle se doit d'être nombreuse quand elle le fait.

    Lorsque ce travail de réappropriation du discours sera fait, on pourra parler de ton implication.

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  20. Je vais tenter d'apporter mon grain de sel à cette réflexion, réflexion que je trouve tout à fait pertinente et nécessaire pour le mouvement étudiant. Afin de contextualiser mon intervention, je dirai ceci: je suis arrivé au cégep de Maisonneuve en automne 1999. J'ai assisté à l'étiolement du MDE, sans être encore militant (mais comme étudiant qui participait aux AG, tout de même!) j'ai commencé à être un militant plus actif à la session d'hiver, en m'impliquant dans le comité de mob de Maisonneuve. Puis j'ai été élu sur le comité exécutif de la SOGÉÉCOM à l'automne suivant. J'ai activement participé à la création de l'ASSÉ.

    Je ne peux pas vraiment commenter la mort du MDE, puisque j'étais en quelque sorte « en périphérie », et que je n'ai pas vécu la dynamique qui semblait miner l'organisation. Ce que j'en avais compris à ce moment-là, c'est qu'une « guerre de factions » faisait rage: une faction plus libertaire, et faction plus « communiste », disons. La bonne vieille querelle rouge et noire. La présence de membre individuels semblait aussi en cause.

    Je peux cependant commenter la création de l'ASSÉ. Le survol historique que le texte présente passe sous silence un fait important: la lutte contre la taxe à l'échec au cours de laquelle des associations non-affiliées aux fédérations se sont regroupées, de façon informelle, dans un « forum des associations » (je ne me rappelle pas du nom de ce « groupe »). Pour ma part, c'est cette lutte qui m'a convaincu de la nécessité d'avoir une organisation nationale basée sur les principes du syndicalisme de combat, afin de faire contrepoids aux fédérations concertationnistes. En gros, je crois qu'il est faux de prétendre que l'ASSÉ s'est construite sans « aucun travail de terrain », et que ses « théoriciens » voient la démocratie comme une chose centralisée. C'est un jugement qui ne s'appuie pas sur la réalité. Est-ce vrai que, dès que s'est mis en branle la création de l'ASSÉ, les efforts ont été concentrés à cette création même, au détriment de la mobilisation? Peut-être... Est-ce vrai aussi que la création même de l'ASSÉ a été fortement influencée par la frange « rouge » du MDE, que certains qualifient de « communistes autoritaires »? Certes... Mais le tout s'est fait dans la plus grande honnêteté intellectuelle (pour la plupart des acteurs, je crois), et n'avait pas pour objectif de diriger la démocratie par le haut. L'idée était qu'il y ait une structure nationale stable, démocratique dans ses principes, où la démocratie étudiante pourrait s'exercer. J'ajouterais à ça que les premiers mois de l'ASSÉ ont été le théâtre d'une grande mobilisation en prévision du sommet des Amériques, et qu'un travail colossal sur le terrain a été fait.

    Bref, la perspective historique sur laquelle l'analyse est basée me semble faussée: elle semble être fortement teintée par la rancoeur et la frustration, entre autres de la part de la « frange noire » du MDE...

    Voilà pour la partie historique.

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  21. (suite)

    Je ne peux évidemment pas commenter la situation actuelle du mouvement étudiant, n'en faisant plus partie depuis un certain temps déjà. Cela dit, je suis d'accord avec les pistes de solution présentées, à tout le moins dans les grandes lignes.

    Si le mouvement étudiant veut arriver à une certaine crédibilité, l'élargissement réel de la base militante (pas l'élargissement de sa représentation) est une nécessité absolue. On sait tous et toutes qu'il est plus intéressant de discuter avec des gens qui sont déjà d'accord avec nous, plutôt que d'aller parler et discuter avec des inconnus. Mais c'est un travail nécessaire.

    Mais il ne suffit pas de passer des tracts ou de marteler des mots d'ordre; il faut que la base étudiante se reconnaisse dans ses institutions, ou mieux, que ces institutions émanent de la base... Et la partie n'est pas gagnée.

    À ce titre, je me demande à qui s'adresse le texte de réflexion présenté ici. À la base étudiante? À la minorité agissante et militante? Si elle s'adresse à la base étudiante, je crois qu'elle rate sa cible, ne serait-ce qu'en vertu du ton, de la teneur et du vocabulaire employé. Car le défi se situe là: comment articuler un discours intelligible pour qui n'a pas « d'expérience politique », sans pour autant en diluer le contenu? Simplement à titre d'exemple, l'utilisation que vous faites du mot « bureaucrate » n'est pas en ligne avec son acception populaire. Elle est peut-être plus juste; mais la justesse d'un propos ne le rend pas compréhensible automatiquement. Un bureaucrate, pour la plupart des gens, c'est un travailleur de l'État. Alors, quand vous dites que l'ASSÉ est présentement contrôlée par les bureaucrates, ce que vous tentez de dire n'est pas clair pour tous et toutes...

    Ce que j'essaie de dire, c'est que je vois une contradiction entre le contenu du discours tenu dans ce texte et sa forme. Il ne suffit pas de dire qu'il faut retourner à la base étudiante; il faut également le faire d'une façon qui soit compréhensible, ouverte, accessible...Même à ceux qui ne possèdent pas le vocabulaire et les analyses nécessaires à ce type de réflexion.

    Au final, votre démarche est plus que louable; elle est absolument nécessaire. Je crois cependant qu'elle gagnerait à se « ramasser » un peu, à éviter un type de discours opaque au plus grand nombre, à démontrer en elle même une ouverture (ce qui n'est pas évident en première lecture).

    Voilà!

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  22. Salut Étienne,

    Marc-André est mon ami et mon camarade de lutte depuis de longue date. Bien que souvent nous sommes en désaccord sur la question de la radicalité et des actions je me doit ici de prendre un peu sa défense en regard aux attaques qui lui sont lancées.

    Premièrement je veux dénoncer la façon dont tu as insinué qu'il avait passé la fin de semaine en compagnie de Bernard Landry, tu conviendras que ne pas donner de détails laisse planer un certains nombre de doutes qui pourrait porter préjudice injustement à sa réputation. Je participe moi aussi à l'intercollégial de philosophie du collège de Valleyfield en tant qu'aide à l'analyse de textes et tout autre tâche. Tout les deux (moi et marc)sommes les personnes qui critique cette tendance à inviter des «vedettes» à la fin de semaine pour attirer des foules, «vedettes» qui sont souvent, comme monsieur Landry, critiquable sévèrement sur le point de vue politique. En plus de ne pas avoir passé la fds avec lui, puisqu'il est parti le soir même, nous avons critiqué l'ensemble de sa conférence durant toute sa durée. Marc-André est tout sauf un péquiste infiltré comme ton accusation le laisse entendre.

    En ce qui concerne les critiques portant sur l'implication, je conviens qu'elles sont incomplètse et qu'elles ne renversent pas les arguments contenu dans le texte. Cependant, il est plutôt difficile émotivement de constater l'absence de camarades dans l'élaboration de la stratégie de mobilisation. Il est légitime de dire à tous ceux et toutes celles qui prennent le temps décrire un texte aussi critique (ce qui est légitime également) qu'ils et elles nous manquent sur le terrain pour donner à ce qui est nécessaire (une mobilisation sans précédent) un peu plus de tonus.

    L'argument de fond dans la critique de l'implication c,est qu'il est difficile de croire en une analyse qui se fonde sur des arguments de type empirique alors que les personnes qui la font n'ont pas pu la fonder sur une évaluation empirique de la situation actuelle en raison de leur absence.

    Toutefois, certain-e-s signataires ont une connaissance empirique de la situation ce qui donne un fond de crédibilité, je l'admets à l'entreprise du texte. Cependant, à mon avis plusieurs solutions apportée sont déjà en vigueurs et pour celles plus innovatrices leur efficience ne peut pas s'évaluer donc elles ne sont que spéculation.

    Je suis pour ma part complètement d'accord sur toute l'analyse concernant le centralisme démocratique (Marc-André aussi d'ailleurs)cependant la deuxième partie me laisse sceptique. Je suis plutôt en accord moi aussi avec le texte d'Alexandre Desrochers et ses camarades

    Au surplus, si ceux et celles qui ont formé cette critique veulent que les changements qu'ils et elles ont proposés s'opèrent ils et elles devront revenir à la mob de terrain afin de peupler les assemblées générales pour que les membres prennent positions sur le sujet et que des propositions se rendent jusqu'au congrès. On retourne un peu au problème initial sans faire de moralisme non??

    Au final, je crois que ce texte aura eu l'effet d'un ébranlement général qui semble provoquer un retour de l'action directe à première vue. Cet élément seul rend alors le texte utile et vous aura donné raison sur un point majeur: le débat stimule l'implication.

    Maxime Larue

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  23. Ma remarque concernant l'intercollégial était une réponse au dénigrement vis-à-vis du présent texte (et du site) et des attaques personnelles à l'égard des signataires membres de l'AFESH. Ça n'avait rien à voir avec le PQ (c'était une activité en compagnie de Bernard Landry, pas marc-andré en compagnie de Bernard Landry). C'était en lien avec l'usage de la réflexion critique pour des fins autres que l'agrément.

    Ses attaques moralisatrices étaient tout à fait gratuites et réactionnaires. Il a perçu le texte comme une attaque envers l'exécutif de l'ASSÉ "qui donne sa vie", alors que le texte est loin d'être une critique de l'exécutif en particulier, et encore moins de la quantité de travail accompli ou non. Il l'a fait en usant d'attaques insignifiantes (référence aux débats sur facebook par des anticapitalistes (??), à l'absence à certaines ag, etc.). Au moins aurait-il pu s'assumer et nommer de qui il parlait. Au moins aurait-il pu se nommer aussi. Autrement, c'est juste de la bouette.

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  24. 1. Tous les personnes qui ont participé à l'écriture du texte ont une connaissance rigoureuse du mouvement étudiant, basé à la fois sur l'expérience et leurs qualitatifs distincts. L'analyse est historique et n'a rien à craindre des questions empiriques qu'elles englobent pour formuler une théorie.

    2. Il y a un lien évident entre le fait qu'un certain nombre des signataires ne participent pas au mouvement étudiant, la démobilisation généralisée et le centralisme démocratique. Or, la signature du texte exige de leur part une action politique cohérente a posteriori, qui, effectivement, se concentrera dans les comités de mobilisation et les assemblées générales.

    3. Du reste, les changements envisagés dépassent de beaucoup toutes les réformes en cours. Et le fait qu'elles soient expérimentales ne les discréditent pas de facto.

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  25. À David Pépin.

    Nous n'avons jamais affirmé que la formation de l'ASSÉ s'est fait sans "aucun travail de terrain". C'est donc très grave de mettre des guillemets ainsi. Il n'est écrit ça nul part dans le texte, bien qu'effectivement, nous n'avons pas traité de la lutte contre la taxe à l'échec. Il s'agit d'un résumé très rapide et nous acceptons la critique de manque de profondeur. Mais sachez que nous n'avons pas rejeté l'idée de pousser l'analyse de l'histoire du MDE et de l'ASSÉ si nécessaire. Une analyse différenciée ne serait pas stupide, tu en conviendras.

    Nous avons plutôt mis en opposition deux choses dans le texte, le travail de terrain et la stratégie pour créer l'ASSÉ : "En basant leur projet sur l'adhésion des associations régionales dont la démocratie est superficielle, voire nulle, plutôt que de faire un travail sur le terrain, ils ont pu bâtir l'ASSÉ illico et balayer sous le tapis toutes les contradictions qu'impliquait leur démarche." Il y a des limites à vouloir réduire notre dialectique à de purs postulats, alors que nous présentons la régression comme une conséquence d'abord inconsciente des stratégies du départ, mais aussi de l'idéologie dominante sur le mouvement et la société. Par voie de conséquence, nous reconnaissons explicitement la bonne foi des gens qui ont participé à la création de l'ASSÉ.

    Maintenant, revenons sur ce dont tu ne peux pas parler, mais sur lequel l'ASSÉ a construit ses structures : la fin du MDE. Je n'accepte pas qu'on me reproche une analyse sur la base de vieilles rancœurs, alors que cette question est des plus importantes. L'idée selon laquelle le MDE était contrôlé par des petits groupes, c'est de la foutaise! En fait, le MDE, comme l'ASSÉ, a été plus souvent qu'autrement contrôlé par son exécutif. La thèse de Benoît Marsan (qui fait l'objet d'un texte fondateur, lequel est encore distribué par l'ASSÉ sous forme de pamphlet et cela, malgré son obscurité objective que tu sembles dénoncer toi-même), que je conteste, propose qu'en 1999, une idéologie contre les associations nationales, et plus près des CAPs de jadis, constituaient celle d'une aile du MDE le contrôlant à cause de certaines dispositions structurelles. Cette histoire, pour laquelle du suspens ton jugement, est pourtant intégrée à l'ASSÉ dès le départ. Il est vrai que ce texte est une réponse aux communistes autoritaires de l'époque, enfin, d'une certaine manière. Je connais leur vision de la démocratie, la culture des exécutifs qu'elle implique, la direction par le haut, etc. Je perçois que nous sommes vraiment en désaccord là-dessus et je t'invite à suivre les activités de notre groupe parce qu'il n'ait pas impossible que je développe ces analyses pour mieux démontrer les contradictions actuelles de l'ASSÉ.

    Pour ce qui en est de tes suggestions militantes, je ne les trouve pas dépourvu de sens. Je suis à la recherche d'une langage satisfaisant, capable d'exprimer la violence du monde. Un langage qui serait clair, efficace, vrai. Mais cela est une des tâches les plus ardus du militant. Dans le contexte actuel, notre texte est un progrès et mènera des gens à s'interroger. Nous n'avons jamais prétendu qu'il s'agissait qu'une esquisse en mesure de mobiliser massivement, quoique nous sommes persuadé de sa valeur et de ses effets positifs même pour les plus néophytes.

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  26. À David Simard,

    Je conviens du fait que l'analyse de la mort du MDE et de la création de l'ASSÉ, et de l'idéologie qui y a présidé, n'est pas inutile. Peut-être ai-je perçu (à tort ou à raison) une attaque très "généralisante" (les guillemets ne servent pas qu'à citer un propos...) envers l'ensemble des acteurs qui ont participé à la création de l'ASSÉ. Ce que j'essaie de dire, c'est que l'état actuel de l'ASSÉ (et de la coupure entre son exécutif et la base) n'est peut-être pas dû aux "théoriciens" de l'ASSÉ, et non plus à sa structure...

    Le centralisme démocratique (je suis loin d'être un expert en la question, mais si je comprends bien, il s'agit de la forme de représentation dans laquelle des associations membres élisent des représentants, qui eux se réunissent et prennent des décisions à l'échelon organisationnel supérieur), le centralisme démocratique, donc, n'est pas parfait, mais je peine à imaginer une alternative satisfaisante... Certes, l'obligation d'obtenir des mandats et des positions en AG est un pas dans la bonne direction. Comment est-ce que ça peut s'articuler dans la réalité? Il faut voir, mais bon.

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  27. Mettre les guillemets pour faire une généralisation est dangereux. Mais je comprends où tu veux en venir. Alors passons.

    Notre thèse, qui est difficile à contredire vu sa méthodologie, c'est que les organisations sont chargé dès le départ des contradictions qui mèneront a leur perte ultérieurement. L'autre manière d'aborder un tel problème serait ahistorique ou exclusivement exogène, ce qui me semble une lacune, mais bon.

    Du reste, sache que j'ai conscience des difficultés qu'engendre une réforme du centralisme démocratique. Or, notre constat, à savoir que l'idéologie à pris le dessus, est juste, de même que l'analyse des tentatives de le dénier le problème. Il est donc important d'y voir.

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  28. Sacha Desautels8 décembre 2010 à 19:24

    Il existe plusieurs facteurs qui, ensemble, causent la démobilisation sociale. Si nous en pointons quelques uns, cela ne veut pas dire que leur disparition va régler le problème.

    Le centralisme démocratique est un de ces facteurs. Il peut être une cause ou une conséquence d'une culture militante rétrograde. Il existe des alternatives. Personnellement, j'ai participé à la création de l'ASÉ, l'Association Syndicale Étudiante de l'UQAM, ainsi qu'au changement d'administration de l'AEELI, l'Association des espèces d'espaces libres et imaginaires, une OBNL propriétaire d'un bâtiment et d'une librairie anarchiste sur St-Laurent. Dans ces deux cas, il m'a été possible de mettre en pratique des modèles d'organisation libertaire fonctionnel alternatif au modèle bureaucratique.

    Ce qui caractérise essentiellement ces modèles alternatifs, c'est l'élimination des relations hiérarchiques formels entre les militantes. C'est par leur élimination que disparaît un des facteurs causant la démobilisation. Le centralisme démocratique recrée des structures formels hiérarchiques entre les représentants élus et le militant-e-s. À cela s'ajoute la création d'un séparation hermétique entre les instances hiérarchiques, le pouvoir exécutif plus important et plus restreint que le pouvoir législatif, censé être plus important. Tout comme les assemblées générales de bases, censées être plus importantes, mais où très peu de choses se décident réellement. L'ensemble de cette structure où le pouvoir semble diffus se caractérise par une inertie structurelle. L'innovation est marginalisée et c'est l'idéologie de l'orthodoxie, les forces conservatrices qui dominent.

    N'ayez crainte, les FEC produiront en 2011, une critique claire, nécessaire et suffisante du centralisme démocratique et partageront leur recommandation.

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  29. fuck u all ... pauvre cons ... etudiants de merde

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  30. "fuck u all ... pauvre cons ... etudiants de merde"

    Wow, ça a dû te prendre du temps à réfléchir à ce que tu voulais exprimer. J'adore l'argumentaire.

    Merci de ce commentaire très pensé.

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  31. 1 de 3

    Merci au FEC, qui est de loin ce que le mouvement étudiant a produit de plus pertinent en termes de réflexion critique depuis...my God, 25 ans?

    Je trouve le niveau et la qualité des attaques contre la FEC et son comité de rédaction anémiques sur le plan intellectuel(euh....fuck you, FEC! euh...) ou relevant clairement de l'orgueil blessé.

    J'aime souvent mesurer la qualité d'un discours ou d'une personne à la qualité de ses adversaires. Dans le cas de la FEC (ouch! la FEC...), l'emploi de ce critère la place carrément sur un piédestal.

    Au premier camp d'orientation de la TaCEQ, l'atelier sur l'histoire du mouvement étudiant a clairement fait ressortir que les seuls "vrais" "gains" de toute l'histoire du mouvement étudiant ont été réalisés dans le cadre de campagnes au discours et aux méthodes radicales. Le nombre n'y a pratiquement jamais joué de rôle significatif. Une manif monstre faisant l'objet d'une campagne médiatique monstre peut ne générer qu'une hausse du salaire minimum de 0.17$ (MMF), tandis qu'une campagne commando agressive au discours sans compromis est capable de faire reculer le gouvernement rapidement sur certains points majeurs.

    Je propose en passant de réduire considérablement les réponses multiples aux commentaires négatifs. C'est bien de répondre car il s'agit bel et bien d'un débat, mais je crois qu'il faut aborder le texte directement aussi et faire part de nos différences plus nuancées. Va falloir en revenir aussi, de MABD ou whatever. On n'évite pas le débat mais on ne le laisse pas non plus se faire définir et orienter par les gens opposés personnellement et totalement à la démarche de la FEC, n'est-ce pas? Ce serait une grave erreur.

    Alors voici ma contribution : je crois que la grève générale illimitée comme moyen privilégié pour obtenir la gratuité scolaire ou à tout le moins le retrait de la campagne agressive pour l'inaccessibilisation des études postsecondaires est un peu un miroir aux alouettes, du moins pour l'avenir prévisible.

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  32. 2 de 2, finalement :)

    Je crois qu'on peut faire reculer la bourgeoisie en l'attaquant directement chez elle, en limitant le mouvement aux plus mobilisées mais surtout les plus conscientisées des forces étudiantes. La dilution est la pire ennemie de la victoire car la dilution conduit de façon proportionnelle à la compromission ("eille, on a gagné 104 millions, let's fold!"). Et je dis ceci après une carrière en technocratie étudiante. Mes contacts répétés et pour plusieurs soulèvecoeurants avec le pouvoir m'ont amené à conclure que ces gens ont vraiment peur des radicaux. Ils aiment bien mieux avoir 100,000 personnes dans la rue et dealer avec la FEUQ que 2,000 casseurs qui refusent de se rendre. Tant que le torchon brûle, la bourgeoisie tremble.

    À cet effet, il faut voir comment même le PLQ est prêt à mettre de côté ses rivalités partisanes et à financer toutes les initiatives même les plus grossièrement ploutocratiques de la FEUQ (campus durables, quelqu'un?) de peur de les "perdre" comme alliés. Dans quelle lutte? La lutte de classe, évidemment. On dit que si on s'oppose à l'establishment avec assez de hargne et de ténacité, il finira par nous admettre en son sein. Jamais cela n'aura été plus vrai dans le cas de la FEUQ, qui est littéralement allée en commission parlementaire dire tout le bien qu'elle pensait du projet de loi du parti libéral sur la gouvernance, envers et contre tous ses intérêts et tous ses "alliés". La fusion avec le pouvoir est maintenant totale. On veut sauver le 25 millions qui manque dans l'aide financière mais on tait les 450 autres millions manquants. C'est bien pire que de ne rien dire : les prémisses de cette position sont que l'AFE fonctionne très bien mis à part ce petit 25 millions. Merci pour la pub gratuite, dit le gouvernement, et surtout continuez de tuer le mouvement.

    Je le répète : le gouvernement, par définition, a peur de l'anarchie. Il est prêt à toutes les concessions et toutes les bassesses pour tuer dans l'oeuf tout mouvement de contestation anarchiste ou même (et c'est la clé) anarchique. Pour étouffer le feu qui se répand de façon imprévisible, il tentera l'arrogance, puis la violence puis enfin la concession massive, vastement au-delà des espoirs les plus "réalistes".

    La gratuité scolaire ne sera possible selon moi que dans l'un des deux cas de figure suivants. 1- les politiques néolibérales auront totalement détruit l'accessibilité et même l'économie du Québec et une opération sauvetage sera mise en place, scénario vers lequel nous nous dirigeons plus rapidement que l'on peut penser (c.f. la Nouvelle-Écosse) ou 2- une campagne pan-québécoise et permanente de perturbation et de bombardement intellectuel inflige au gouvernement un battage médiatique quotidien qui le sort à ce point de sa zone de confort qu'il préfère payer le prix somme toute dérisoire de la gratuité scolaire (le prix est bien plus celui de l'orgueil et de l'abandon du dogmatisme néolibéral imbécile que le 0,8 milliard que la mesure coûterait) que de continuer à voir la stabilité de sa gestion remise en question par un groupe insaisissable et indéfini avec lequel il est littéralement impossible de négocier.

    Continuez, vous êtes dans la bonne voie!

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  33. oups...il fallait lire "kleptocratiques" et non "ploutocratiques", pas que ça change le sens du texte mais bon...

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  34. Il y a des éléments intéressants dans le texte.
    Il y a des éléments mensongers.
    Il y a beaucoup de nuances à faire.
    Le tout est une construction malhonnête.
    (bis)

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