lundi 7 février 2011

Précisions sur les « Bases préliminaires »

Télécharger la version PDF


CONTRIBUTION CRITIQUE À LA CRITIQUE 

Force Étudiante Critique est une tendance au sein du mouvement étudiant. Sa première action a été la publication du texte « Bases préliminaires pour une grève générale illimitée victorieuse » rendu disponible dans le cahier de congrès de l’Association pour une Solidarité Syndicale Étudiante (ASSÉ) du 4 décembre 2010 et distribué massivement lors de la manifestation du 6, à Québec. Cette diffusion à mille exemplaires dans la rue tentait de briser l’isolement des réflexions stratégiques aux seuls documents d'instances, peu consultés par la population étudiante mobilisable. Dans les pratiques courantes, cette base étudiante a davantage été habituée à recevoir du matériel d'information sommaire sur la situation pendant que les débats organisationnels lui étaient extérieurs. Notre appel s’adresse à toutes les personnes constituant cette base. 

Ce texte a été écrit avec de fortes prétentions. Établir les bases préliminaires en vue d'une grève victorieuse n'est pas une mince tâche et, surtout, elle dépasse largement les frontières d’un groupe comme le nôtre. Après avoir reconnu ces limites, cette entreprise a le devoir d’être critique de la forme actuelle du mouvement étudiant de gauche en général, et de l’ASSÉ en particulier. Les tendances à la bureaucratisation ainsi qu’à la déconnexion entre les militant-e-s spécialistes et la population étudiante y sont palpables. Ces qualités bloquent du coup le potentiel de réalisation de la forme de syndicalisme de combat à laquelle l’ASSÉ adhère depuis sa fondation en 2001. 

Cette thèse est développée en détail dans le premier texte. Elle a beaucoup fait réagir, surtout de manière informelle. Quelques bonnes critiques ont été émises, mais le débat n’a pas été aussi soutenu que souhaité. Dans ces circonstances, quatre éléments très contestés de Bases Préliminaire ont été identifiés et feront ici l’objet d’une réponse. D'abord, sera approfondie notre proposition de rejet du symbole du carré rouge, car elle a provoqué des réactions ambivalentes, dont plusieurs interrogations émotives. Ensuite, la majorité des commentaires reçus concernent l’interprétation de l’histoire de l’ASSÉ depuis sa fondation, des précisions s'imposent donc. Par la suite, est dressé un portrait critique plus affiné de la participation de l'ASSÉ à des grands regroupements, dont la Coalition opposée à la tarification et à la privatisation des services publics, de laquelle nous croyons qu’un retrait est la meilleure option. Finalement, certaines personnes bien établies dans le milieu militant ont été déstabilisées par nos analyses au point de faire usage d’arguments ad hominem. Leur intérêt quant à l'identité des signataires plutôt qu'au contenu de nos thèses sont symptomatiques d’une dynamique de travail malsaine au sein du mouvement. Ce thème sera abordé au dernier chapitre. 


PREMIÈRE PARTIE: LE CERCLE VICIEUX DU CARRÉ ROUGE 

La vie quotidienne de nos contemporains se résume plus que jamais à une exorbitante accumulation d'images. Les moyens modernes les multiplient et les transforment au point de bouleverser leur fonction et par extension, nos conceptions du monde. Si par le passé elles ont parfois joué un rôle superficiel, leur pouvoir étant contrebalancé par les figures autoritaires traditionnelles (père, professeur, prêtre, patron), aujourd’hui elles sont partout et on les consomme sans relâche. Alors qu’une grande part d'entre elles servent à vendre de la camelote, les autres maintiennent un sentiment d'appartenance envers notre société. 

Les images font le jeu du Capital, ou du pouvoir. Elles favorisent l’obédience en conditionnant les consciences d’une classe. Les médias, par exemple, présentent les comportements prescrits sous forme de représentations concentrées du monde, métamorphosant ce qui est de nature complexe en icône toute simple. L'idiot peut ainsi voir la vie et penser la comprendre. Une fois leurs normes intégrées, la répression n’est guère nécessaire là où l’individu, de plus en plus privé de subjectivité, applique une forme d'auto-répression, de refoulement. À cela s'ajoute un facteur aggravant : l’intensité du torrent des images empêche de penser le monde historiquement : elles s'accumulent dans nos mémoires limitées et nous tiennent lieu de passé. De plus, la signification d’une illustration, d’une effigie, d’une représentation, se dissipe, au fur et à mesure où des intérêts contradictoires s’en emparent, au profit d’une multitude d’interprétations fragmentées, le phénomène aboutissant à la perte du sens originel. Par ce flux incessant d’images, la société capitaliste avancée reproduit les inégalités et menace la pensée critique. Les symboles ne dépossèdent pas l’être humain de sa liberté d’action d’emblée : ils peuvent même être temporairement une force lorsque la pratique politique devient collective et rassembleuse, tout simplement parce qu’ils parviennent à saisir une parcelle de la réalité telle qu’elle est. C’est leur sur-utilisation qui, telle la répétition à outrance d’une expression familière, les transforme en clichés et les vide peu à peu de leur substance, facilitant ainsi leur récupération.

La gauche d’aujourd’hui essaie tant bien que mal de jouer le jeu en proposant son propre flux de représentations : patchs à slogans remâchés, t-shirts d’idoles déchues, affiches vintage d’évènements devenus mythiques pour un paquet de jeunes en quête d’identité, le tout laissant poindre un folklore suranné. La gauche se reconnaît ainsi. L'omniprésence des images a son corollaire négatif en politique, à savoir l'absence de lutte réelle. L'imaginaire des militant-es entretient l'illusion qu'un mouvement politique est de facto existant lorsque son symbole est porté. Mais c'est précisément cette valeur de distance figée dans la représentation qui révèle l’immobilisme du sujet : l'individu se cantonne dans un rôle passif au détriment d'un passage à l'action qui est à la base même de tout progrès historique. 


Le carré comme encadrement 

En 2005, le carré rouge n'a pas causé de problèmes majeurs. Voté en congrès alors que le mouvement de grève avait le vent dans les voiles, le symbole a été rapidement adopté par un large segment de la population étudiante, pour qui sa signification était fort simple : j'appuie la grève. C'est sans résistance qu’il s'est donc imposé et sa popularité a engendré une certaine euphorie. On avait l'impression que la défaite était impossible à mesure que les carrés se décuplaient. Mais il a pris une telle ampleur que son unité apparente faussait la réalité d’un mouvement morcelé, faible et embourbé. Sa production en série a décalé cette image par rapport à la réalité du niveau de conscience de ses supporteurs.

Les icônes vieillissent très vite et très mal. La grève de 2005 n’était même pas terminée que déjà le symbole perdait son sens réel parmi les gens qui le portaient. Il avait même fait sa niche, ô surprise!, à l'Assemblée Nationale, arboré par Pauline Marois, elle qui était ministre de l’éducation lors de la grève de 1996. Il n’y avait alors plus de limite. Le sens véritable du symbole (la grève de la CASSÉE) était déjà récupéré à peine quelques semaines après son adoption. Un symbole est si facile à porter pour les parlementaires, mais construire un mouvement de grève réel sort complètement de leurs possibilités. Dernièrement, le fond a été officiellement atteint : la Fédération Étudiante Collégiale du Québec (FECQ) a adopté en congrès le symbole du carré rouge pour sa campagne.

On observe que la jeunesse militante arbore le tissu écarlate à peu près automatiquement. Il est comme une pièce de musée poussiéreuse dont la signification échappe même à ses commissaires. Évidemment, de plus en plus de gens qui le portent étaient trop jeunes en 2005 pour avoir participé au mouvement de grève. Du fait que le carré rouge n’est pas incarné dans un moment précis, un épisode donné, mais bien qu’il soit parvenu à traverser le temps pour devenir une sorte de logo officiel, ceux et celles qui l’épinglent répètent inconsciemment les erreurs du passé. 

Le pouvoir de sensibilisation initial du carré rouge, aussi minime fut-il, s’est renversé contre les idées progressistes que le mouvement portait en lui. Dans un contexte de démobilisation généralisée, les individus qui affichent des symboles militants deviennent des caricatures et se brûlent aux yeux de la population qui a toujours l’étrange impression qu’une clique veut la mettre en grève. Conséquemment, les stigmatisé-e-s se ghettoïsent lentement jusqu’à perdre la base de vue. Les militant-e-s finissent par avoir leurs propres lieux de vie, en général des locaux isolés. Ils fuient la dure réalité et les rapports sociaux extérieurs à leurs proches cercles, pourtant si nécessaires au travail militant, pour se réfugier entre semblables, réduisant du coup leur visibilité et leur compréhension du monde. 


Sortir du carré, briser le cercle 

Abandonnons le carré rouge. Il est devenu vide. À la place, il faut renouer avec le langage politique, les dialogues, les mots d’ordre, les débats, les discours, name it! Toutes ces formes d’expression exigent une réflexion préalable et favorisent donc la résurgence des subjectivités. Les images sont secondaires. Elle servent à appuyer des idées, mais n’arrivent jamais à les dépasser. Au même titre, la main rouge de la campagne Halte à Charest ne peut devenir un symbole fort de notre lutte à la tarification et la privatisation des services publics par sa simple proclamation, quoi qu’en dise la Coalition. Le progrès exige beaucoup plus. Dans la société d’aujourd’hui, un mouvement politique cohérent doit être soutenu par une image qui concorde avec sa praxis réelle afin qu'il ne puisse être récupéré ou interprété malicieusement par des adversaires. Le carré rouge est le symbole de la praxis d’une époque antérieure, qui doit maintenant être dépassée. Les questions liées à l'esthétique du mouvement doivent être posées politiquement et notre réflexion sur ce logo de 2005 est une contribution en ce sens. 


DEUXIÈME PARTIE: L'HISTOIRE DE LA CHICANE ET LA CHICANE DE L'HISTOIRE 

La section historique du texte a suscité, outre les nombreux appuis, des réactions allant de la dénonciation d’un prétendu manque de rigueur scientifique à des accusations de règlement de comptes, en passant par des allégations de tentative de révisionnisme en notre faveur. Plusieurs personnes ont eu des réflexes s’expliquant soit par une volonté de défendre leur propre intégrité ou, sinon, par le rejet de notre vision libertaire. Malheureusement, toutes ces réserves se sont plus souvent exprimées par un repli défensif que par un discours positif et n’ont pas été réellement explicitées, en dépit des promesses de réponses publiques, à ce jour encore attendues. Il importe malgré tout de prendre les devants pour rappeler ce qu’implique notre analyse politique. 

Il existe une asymétrie dans l'histoire du mouvement étudiant. Toutes les tendances politiques eurent des conflits, internes ou externes, qui se limitèrent trop souvent à des bruits perdus au lieu d’être consignés. La pensée se dégageant de l'analyse exposée ici peut sembler nouvelle, mais elle est en latence depuis plusieurs années. Le Mouvement pour le Droit à l’Education (MDE) est mort dans la discorde. Une des tendances qui le composait n'a pas colligé les analyses du moment et n’a pas vu de ses actrices ou acteurs rédiger un mémoire de maîtrise. Les sites Internet où les prises de position ont été exposées, attaquées puis défendues n’existent plus. La valeur de notre analyse repose donc en bonne partie sur notre mémoire. Pour permettre aux intéressé-e-s n’ayant pas pris part aux évènements décrits de les vivre au moins intellectuellement, les personnes au sein du groupe qui ont vécu les moments marquants évoqués dans notre texte ont été mises à contribution. Un processus d’écriture véritablement collectif, du début à la fin, a suivi. Il n’est pas ici question d’un texte rédigé par une personne, puis accepté par un groupe. Le partage de documents par Internet a été utilisé, pour permettre à plus d’une vingtaine de personnes d’écrire, de corriger et de débattre simultanément sur les textes en production.

Ce sont les personnes de FEC assez âgées pour avoir milité dans le mouvement étudiant de 1995 à 2001, armées de leur vécu, de leur culture politique et de leur grille d’analyse, qui ont informé les plus jeunes du lien entre la fin du MDE et la naissance de l’ASSÉ. En contrepartie, ce sont les plus jeunes du groupe qui ont dû expliquer à celles et ceux qui s’étaient éloigné-e-s du mouvement étudiant quelles avaient été les raisons de l’échec de la grève de 2007. Vu la fraîcheur des événements, des personnes ont été agacées par l'angle d'analyse retenu, puis choquées par le terme maximaliste employé afin de décrire l’attitude de plusieurs militants et militantes de cette époque. Beaucoup sont encore présents et présentes dans le milieu (dans FEC, notamment) et méritent le respect. Mais l'analyse des échecs est nécessaire, même si elle est douloureuse. Le but de l’exercice n’est pas de faire un procès, sinon à une tendance.

Puisqu’il n’y a pas d’Histoire unique mais bien une multitude d’histoires aux qualités variables s’affrontant entres elles, l’analyse historique est en quelque sorte un combat pour la vérité qui ne finit jamais et qui, à chaque étape de son développement, engendre des retours du refoulé. Revoir le passé à la lumière du présent fait resurgir les conflits d'hier, éveille des réminiscences et repolarise les opinions. Une démarche historiciste est pourtant essentielle à tout projet politique visant le dépassement de nos conditions actuelles. Dès le départ, FEC a pris la mesure de cette obligation et de l’inconfort que provoqueraient ces résurgences malséantes pour quelques individus, mais éclairantes pour un mouvement politique large en devenir. 

Que cette analyse ne fasse pas consensus est sain. C’est dans la confrontation des idées que l’on peut apercevoir la vérité et non dans une objectivité qui se présenterait à nous immédiatement. Espérons que ce travail, bien que petit, orienté et difficile dans les délais fixés, ait la force de faire parler et de faire penser. Son objectif est d’amorcer un dialogue avec d’autres étudiantes et étudiants critiques. Les réticences et la difficulté de prendre position dans le débat en question viennent peut-être du fait que, signe de notre époque, notre connaissance de l’histoire est en perte de vitesse. Or, même si une personne n’a pas de connaissances historiques solides, il y a nécessité de permettre qu’elle puisse trouver une manière de les acquérir en vue de prendre position pour éclairer ses actions. C’est dans cet esprit que nous avons oeuvré, même si le texte a plutôt engendré un phénomène de distanciation, pas toujours critique.

Certes, la tâche accomplie est encore insuffisante, d’où l’initiative de cette réponse préventive. Mais il est à signaler que les textes de réflexion disponibles, en particulier ceux de Benoît Marsan « Pourquoi le syndicalisme étudiant », Alexandre Marion « Mémoire sur la mise sur pied de l'Alternative pour une Solidarité Syndicale Étudiante », Héloïse Moysan-Lapointe « L’ASSÉ depuis sa création », François Baillargeon  « Battons le fer quand il est chaud! » et Benoît Lacoursière « Le mouvement étudiant au Québec de 1983 à 2006 » ont tous été lus avant d’aborder le sujet. Ces écrits représentent la tendance dominante de l’ASSÉ à sa fondation. Il y a entre nous bien des similitudes et des divergences. Comme eux, nous reconnaissons l’importance des organisations de masse, mais, en parallèle, nous remettons de l’avant le rôle des groupes d’affinité. Aujourd’hui, c’est l’un et l’autre de ces modes d’organisation et d’action qui sont remis en question et le mouvement s’en trouve affaibli. 


TROISIÈME PARTIE: LE PIÈGE DES GRANDS REGROUPEMENTS  

Une portion de Bases préliminaires portait sur la critique à l’égard des grands regroupements (GR) comme la Coalition opposée à la tarification et à la privatisation des services publics, la Marche Mondiale des Femmes (MMF) et la Table des partenaires universitaires (TPU). La thèse soutenue était celle de la nécessité de réévaluer la participation de l’ASSÉ aux instances de ces groupes de pression, en vue de recentrer les efforts sur la préparation de la grève, seul gage d’un rapport de force à la hauteur de nos ambitions vis-à-vis du gouvernement. Le manque de clarté entre notre critique tranchée et notre piste de solution plus nuancée a suscité plusieurs réactions, relevant ainsi une faiblesse du texte. Il est nécessaire d’y remédier. 

Les GR dont il est question réunissent des organismes communautaires et syndicaux en vue de créer un rapport de force supérieur contre un adversaire commun : le gouvernement. Leurs constitutions exigent d’établir des revendications identiques issues d’un compromis mutuel et un plan d’action commun. Cette tactique n’est conciliable avec le syndicalisme étudiant de combat que si elle rallie des forces réelles conduites par la démocratie directe. Ce n’est présentement pas le cas. Si nos constats quant au mouvement étudiant sont inquiétants, ils le sont davantage en ce qui concerne les autres organismes membres des GR. 

Une forte majorité de ceux-ci sont en rupture profonde avec leur base. Les organismes communautaires ont été progressivement réduits à leurs rôles de dispensateurs de services à une clientèle particulière. La démocratie représentative qu’ils privilégient a délégué le pouvoir de leurs membres et de leurs bénéficiaires à leurs employé-e-s qui, telle une fonction publique à rabais, produisent des services pour l’État dans une dynamique de sous-traitance. Les organismes tirent alors leur légitimité de la reconnaissance gouvernementale et de l’expertise de leur permanence salariée. Ce phénomène de professionnalisation et de bureaucratisation a mis au rancard la mobilisation, l’éducation populaire et la démocratie directe qui sont pourtant les seules garantes d’un mouvement de lutte sociale puissant. Ce n’est pas un hasard si les dernières décennies ont été aussi pauvres en gains.

Sur ce plan, l'ASSÉ fait figure d’exception, dans ses principes comme dans sa pratique. C’est pourquoi ses rapports avec des organismes opposés à ses stratégies ne peuvent qu’être passagers et stricts. Contribuer activement aux GR constitue dès lors un piège pour le mouvement étudiant combatif : en s’impliquant dans les coalitions, il doit intégrer les orientations de celles-ci aux siennes, ce que ces dernières ne peuvent faire en retour. En parallèle, des éléments fondamentaux qui le définissent, tel que le principe de démocratie directe, peuvent difficilement être admis et sont soumis aux impératifs des GR centralisés. Le plan d’action étudiant aussi se retrouve à la remorque de celui des GR plutôt que de dépendre des assemblées générales et comités de mobilisation locaux. C’est d’ailleurs un cercle vicieux : plus l’action des GR se fait en rupture avec la base et plus le plan d’action de l’ASSÉ est calqué sur celui des GR, moins les étudiants et étudiantes ont envie et besoin de prendre part à l’élaboration du plan étudiant, et ainsi de suite. De toute façon, la participation active de cette population n’a, dès le départ, pas été encouragée puisque la date limite imposée pour soumettre des propositions au plan d’action précédait la rentrée collégiale. La voix des membres des associations locales a de facto été exclue. 

Afin de conserver une cohérence minimale avec les principes et revendications de l’ASSÉ, les représentants étudiants et représentantes étudiantes (au sujet de l’utilisation de ce terme, voir la conclusion) doivent donc travailler d’arrache-pied pour radicaliser les positions et actions des GR. Par exemple, beaucoup d’efforts ont été déployés dans le simple but de cosigner le manifeste de la TPU, qui n’a eu aucune portée mobilisatrice. Alors que ces représentantes et représentants tentent d’insuffler les principes de l’ASSÉ dans les instances et comité de travail des GR, la base étudiante participe toujours aussi peu à la lutte contre le dégel imminent des frais de scolarité. 

Un isolement de l’ASSÉ vis-à-vis des organisations syndicales et communautaires n’est pas souhaitable, pas plus qu’une compartimentation des luttes des différents mouvements sociaux. Au contraire, nous percevons d’un oeil positif la solidarité entre ces différents groupes et la mise en commun des forces opposées au gouvernement. Toutefois, on ne peut ignorer le piètre état de la mobilisation des bases des syndicats et des organismes communautaires. La stratégie étudiante de lutte contre le dégel des frais de scolarité doit en tenir compte et être prise en charge par une base solide. Soyons honnêtes, les étudiantes et étudiantes ne sont absolument pas en posture pour redynamiser l’ensemble des luttes sociales. 

À la suite de l’éphémère mobilisation de la Coalition, culminant avec la manifestation post-budgétaire du 1er avril 2010, les grandes centrales syndicales et les fédérations étudiantes proches du Parti Québécois ont senti le besoin de récupérer ce remuement en créant l’Alliance sociale. Disposant de moyens nettement inférieurs, la Coalition s’est vue contrainte à travailler de pair avec ce géant, sous peine d’être tassée de la sphère médiatique. Des pressions internes de la part des syndicats membres des grandes centrales ont également été exercées en ce sens. Ce partenariat avec la FECQ-FEUQ peut difficilement être le bienvenu dans le spectre gauche du mouvement étudiant. Pour mieux faire passer la pilule, on la dilue, en tentant de négocier des balises au look respect-dans-la-différence comme condition de participation à la manifestation commune. L’initiative de l’ASSÉ et de la Coalition de prendre des arrangements quant à la durée de la manifestation, à la place médiatique qu’occuperont les porte-paroles, au nombre de pancartes pré-fabriquées ou au degré de cordialité du service d’ordre sert d’abord et avant tout à s’assurer de l’esthétique contestataire de la manifestation afin de ne pas trop décevoir les étudiantes et étudiants. Mais l’essence de la manifestation n’est en rien changée et mérite qu’on s’attarde particulièrement aux intérêts des groupes réformistes participants... ainsi qu’aux partis politiques impliqués. Au même titre, dans le cadre de la Coordination québécoise de la MMF, plusieurs balises contraignant les actions de perturbation ont été développées par crainte de mettre en danger les fonds publics octroyés aux groupes participants: « l’objectif n’est pas en soi de déranger, mais de permettre au mouvement féministe de signifier son désaccord profond avec les orientations politiques actuelles et de gagner nos revendications » (Proposition de position sur la diversification des moyens d’action, CQMFF, 2010). 

Donc, dans un contexte où plusieurs associations membres de l'ASSÉ n'ont pas réussi à obtenir un vote de grève en novembre dernier et où plusieurs d’entre elles ont une vie démocratique défaillante et une faible base militante, nous suggérons de nous limiter à un appui symbolique des campagnes menées par les GR, afin de permettre une latitude nécessaire à la critique de leurs stratégies du point de vue de nos principes d’action. L'ASSÉ n'y perdra pas grand-chose, elle qui a su développer des pratiques adaptées à la condition étudiante. Pour mener à terme une bataille contre le dégel des frais de scolarité, nos forces doivent être déployées dans l’élaboration et l’exécution de plans de mobilisation sur les campus, une radicalisation des moyens et du discours ainsi que le développement de stratégies audacieuses qui ne répètent pas les erreurs du passé. Et c’est à la base que doivent se faire ces débats, dans les comités de mobilisation et les assemblées générales, pas dans les instances de coordination nationale. 


QUATRIÈME PARTIE : UNE ÉTHIQUE MALSAINE DU TRAVAIL MILITANT  

Un sujet tabou du militantisme de notre époque, manifesté à la suite de la publication du texte, doit être abordé: le dogmatisme et l’hostilité à la réflexion théorique par une frange auto-proclamée plus activiste. Quelques personnes super-militantes, omniprésentes dans les hautes sphères du mouvement étudiant combatif, ont choisi de s’attaquer à la crédibilité des auteur-e-s à l’aide d’une rhétorique inquiétante. Au lieu d’entrer en dialogue critique avec nos thèses, elles s’en sont pris aux signataires, accusé-e-s de ne pas fournir une somme de travail équivalente à la leur. Cela sous-entend que le premier critère pour juger de l’opinion d’une personne est la force quantitative de son labeur bien avant la force qualitative de ses critiques et de ses réflexions. Assurément, le travail militant étudiant se fait actuellement dans des conditions difficiles. Cependant, le quota de travail accompli ne peut en aucun cas servir d’abri à la critique de ce travail, ni à discréditer une opinion sur la base de l’identité de l’individu qui l’exprime. 

Sournoisement, le refus de ces personnes super-militantes de se questionner sérieusement sur ce qui rend les comités de mobilisation non-attrayants à la majorité de nos allié-e-s potentiel-le-s les transforme en boucs-émissaires. En plus d’instaurer un climat malsain et moralisateur dans nos rangs, la démobilisation est expliquée par un simple manque de volonté personnelle, évacuant du coup toute la complexité du problème. Pire, en retenant cette explication, on accentue le phénomène de séparation entre les personnes militantes et les « autres », entre celles qui agissent et celles qui « ne font rien », celles qui savent et celles qui « ignorent ». 

Lors du dernier congrès de l’ASSÉ tenu en décembre, des commentaires révélateurs de cette tendance ont été entendus. Cette intervention d’un délégué est d’ailleurs typique du discours ambiant dans le milieu : « Tsé, c'est ça l'idée, y faut qu'on se regarde nous même. Qu'est-ce qu'on a fait? Est-ce qu'on en a fait assez? Pis si ça a échoué à mon sens, c'est juste parce qu'on n’en a pas fait assez. Faut juste se dire, on va en faire plus pis on va en faire encore plus pis on va en faire toujours plus. C'est comme ça que ça fonctionne pis y faut s'dire ''Ben coudonc nos études... une autre fois''.» 

Ce n’est surtout pas avec cet esprit de sacrifice messianique hérité de la culture judéo-chrétienne que l’effervescence se manifestera dans les assemblées générales et les comités de mobilisation. À travers ce type de propos, on observe les lacunes en matière d’autocritique de notre mouvement. Le travail intellectuel est laissé de côté. On se livre ainsi à un jeu de régurgitation d’un discours pré-mâché, à un concours de « tractage » et de tournées de classes. Une fois de plus, cette tendance s’illustre dans le discours dominant: « C'est ça qu'on a besoin...On a besoin de plus de mobbeux, plus de mobbeuses, qui sont là plus souvent pis encore plus souvent pis toujours plus souvent pis si j'suis venu trois jours la semaine passé, y faut que j’en vienne quatre la semaine prochaine. » 

Ce que l’on remarque à travers ces paroles, c’est que la somme d’ouvrage accomplie est placée comme dénominateur commun, comme l’explication fondamentale de notre force ou notre faiblesse. Prioriser le quantitatif sur le qualitatif pose de graves problèmes. Implicitement, cela sous-entend que la méthode de travail est bonne a priori : elle n’a pas à être soumise à un examen critique, car le succès ne devrait passer que par la reproduction (intensifiée) de ce que l’on fait déjà. Pourtant, si quelqu’un ou quelqu’une reçoit le journal Ultimatum et n’est pas convaincu-e après une première lecture, il ou elle ne le sera pas plus en obtenant 14 copies grâce à l’empressement machinal d’un plus grand nombre de « mobbeux » et de « mobbeuses ». De plus, lorsque le militantisme ressemble davantage à une reproduction mécanique de tâches suivant la même logique que l’on subit déjà au travail, peut-on vraiment blâmer nos allié-es potentiel-les de ne pas vouloir se lever à 7h00 tous les jours de la semaine pour venir « tracter »? Métro, mob, école, mob, boulot, travaux... dodo? L’idée que des militantes et militants puissent en venir à se sentir dépossédé-e-s de leur propre travail de mobilisation est-elle envisagée par les activistes? Est-il plus simple d’accuser de paresse les personnes qui ne tolèrent pas le masochisme dont ces quelques rares individu-e-s font preuve? Combien de comités de mobilisation ne sont plus qu’une instance de gestion de tâches sans réelle réflexion en profondeur sur la stratégie? Combien de ces tâches ne consistent-elles plus qu’à mettre des noms sur des plages horaires? Est-il normal de mesurer le succès d’un comité de mobilisation sur sa capacité à remplir une grille horaire? La décision de voter pour ou contre la grève se base sur des réflexions d’ordre qualitatif avant tout, et le travail politique, comme l’autocritique, doivent s’orienter dans le même sens. Se perdre dans des questions strictement quantitatives nous place en décalage par rapport à la réalité sur les campus et, nécessairement, nous éloigne des conditions victorieuses. 

Il y a de quoi s’inquiéter quand on voit une personne active du comité de mobilisation de l’UQAM commenter ainsi sur notre blogue: « rassembler les forces nationales sérieuses, allez donc le faire au lieu d'écrire des textes de réflexion » (1). Utiliser l’antithèse entre pratique et théorie pour dénoncer cette dernière est un vieux réflexe digne d’un anti-intellectualisme primaire trop bien connu par les activistes. Il ne peut que signer l’arrêt de mort politique. D’une part, il conduit à un dogmatisme inefficace sur le plan pratique. D’autre part, il nie que seule la réflexion théorique peut remettre sur pied une praxis déficiente. La prochaine grève étudiante sera des plus exigeante puisque menée dans un contexte de cynisme politique et de démobilisation généralisée. Le discours de droite est plus virulent que lors des grèves de 2005 et de 1996 et cela transparaît sur les campus. Le discours de la gauche critique, ainsi que sa stratégie globale, sont plus difficiles à bâtir qu’auparavant et la préparation théorique que cela implique ne peut qu’être à la hauteur de l’ampleur des enjeux pratiques que notre époque impose pour envisager la victoire. 


CONTRER LA DÉGÉNÉRESCENCE 

Le phénomène de bureaucratisation à l’ASSÉ s'exprime de deux manières. D'une part, il y a centralisation des tâches au sein de l'exécutif et d'un cercle restreint de personnes qui gravitent autour. Apparemment, ces gens sont maintenant perçus comme de véritables représentants étudiants et représentantes étudiantes. La constatation en a été faite au congrès du 4 décembre, au vu de la fréquence à laquelle ce terme était mentionné pour désigner les élu-es de l’ASSÉ, alors qu'on parlait plutôt de délégué-e-s il n'y a pas si longtemps. Ce glissement sémantique n'est pas anodin car le terme représentant dénote une fonction propre à la démocratie représentative alors que celui de délégué, au contraire, se rapporte à une conception de la démocratie directe et participative, telle que prônée théoriquement par l’ASSÉ. Ce « malentendu » s’explique peut-être par le fait que ce sont les mêmes personnes qui participent aux tâches organisationnelles les plus prestigieuses, créent le discours de l’ASSÉ et en possèdent largement les moyens de diffusion, choisissent les gens qui donnent les formations et les gens à qui elles font appel pour des tournées dans les associations, sont présentes dans les médias et dans les instances des grands regroupements auxquels participent l’ASSÉ, etc. 

D’autre part, il y a ces militantes et militants que l'on se plaît à appeler les mobbeux et les mobbeuses. L’utilisation de ces néologismes opère selon une dynamique semblable à celle évoquée précédemment puisque ces mots expriment, dans l'imaginaire, le même type de séparation. Ils réduisent le travail de ces militants et militantes à celui d'exécuter des tâches de mobilisation, de diffuser sur le terrain un discours qui a été produit par les représentantes et représentants mentionné-e-s auparavant et donc, les exclut de la réflexion critique que toute bonne militante et tout bon militant possède pourtant. Il y a d’ailleurs un rapport inversement proportionnel entre la fréquence d’utilisation de ce terme et le niveau des mobilisations. Mais la séparation largement acceptée entre les «cadres» et la «main-d’oeuvre» est un boulet caractéristique d’une division du travail qu’il faut dépasser. 

Cela a été affirmé dans les Bases préliminaires et nous le réitérons: l’ASSÉ est l’organisation nationale la plus à même d’appuyer l’établissement de bases combatives nécessaires à une grève générale illimitée victorieuse. Mais procéder à la critique de son état actuel le plus rapidement possible est nécessaire. Les éléments qui ont fait la force de l’ASSÉ dans l’histoire contiennent aussi ses faiblesses à l’état latent. La constitution d’un syndicat de masse a permis d’élargir l’organisation du mouvement mais aussi la mise en place les fondements de la séparation actuelle. L’urgence est à la réflexion et à l’action pour contrer sa dégénérescence et la sortir du gouffre dans laquelle elle s’enlise.

57 commentaires:

  1. Vous n'avez définitivement pas l'esprit de synthèse, vous auriez pu tout mettre en 1 page seulement. Bon, ceci dit, je crois que vous errez et que nombre de sophismes sont émis dans votre texte. De plus, votre essentialisation de l'Étudiant pose les bases d'une compréhension de classe, bien entendu inadéquate et irréaliste. Les étudiants ne sont pas des travailleurs au sens marxiste, ce ne sont pas plus des 'sujets' révolutionnaires. That's it. La dimension crée dans l'imaginaire étudiant par la charte de Grenobles (1948), c'est à dire la plus grande influence du syndicalisme étudiant contemporain, est davantage de définir l'étudiant comme sujet de droit dans la structure, et non pas dans la chaîne de production.

    Aussi, votre interprétation du symbolique et du politique est approximative dans le sens ou la lutte politique (le mouvement auto-régulateur qui est la politique) est uniquement une lutte symbolique. L'attribution de symboles concrets par le mouvement se fait par la pratique (ou praxis) de la politique. Un symbole comme le carré rouge est symbole qui définit: il n'est pas unanime. C'est normal et c'est sa fonction d'auto-définition étudiante dans le contexte d'une lutte. Sa récupération opportuniste ne le défait pas de son sens qui est renforcé par une pratique quotidienne.

    Votre réflexion sur les groupements est elle aussi incomplète, car vous ne proposez rien face aux alliances stratégiques. Par quoi votre solidarité se manifeste-t-elle dans le réel, à part dans votre discours? Établir des alliances stratégiques, fussent-elles dans la lutte institutionnelle ou médiatique ne fait-elle pas écho au principe machiavélien qu'à la guerre, tous les coups sont permis. N'est-ce pas ce principe de realpolitik qui devrait nous mener dans le combat?

    Je suis pour le cynisme, la politique de l'action et l'efficacité visant l'atteinte de nos objectifs. Nos objectifs sont plus importants que nos discours. Ce sont nos objectifs qui définissent en soi notre pratique politique, et pas l'inverse. En ce sens, vous êtes paradoxalement victimes de votre propre critique face aux groupes de gauche. Au lieu de débattre, pourquoi ne pas trouver des solutions multi-formes et des stratégies efficaces pour saisir le mouvement et l'entraîner dans une lutte victorieuse? Votre auto-critique s'apparente à une fausse conscience montréalaise basée sur le backlash d'une élite étudiante face à une autre, qui, au nom de soi-disant principes, n'ont pas eu les moyens de leurs ambitions. Votre doxa militante vous impose de réformer un mouvement qui, à vos yeux, permettait dans une âge d'or d'atteindre vos objectifs, mais, qu'une fois en difficulté, n'avez aucun remords à abattre sous l'excuse de l'auto-critique nécessaire dignes d'étudiants en Sociologie à l'UQAM. Votre aveuglement n'a d'égal que votre verve, alors au moins discourez en réalisant que votre praxis est en fait un surplace idéologique.

    Cordialement,

    Borgia

    RépondreSupprimer
  2. Il semble manquer dans ce texte une certaine perspective portant sur l'efficacité politique. La volonté d'ouvrir le débat est toutefois louable. Peut-être pourrait-on parler d'expressionnisme politique?

    Le sophisme portant sur le fait qu'on doit abandonner le carré rouge,vu que la Marois l'a porté et que la FECQ l'a adopté est savoureux.

    En lisant, on a un peu l'impression que les "anarchoïdes" défendent une identité (sentiment d'appartenance) peu partagée socialement et ont eu besoin de critiquer des éléments politiques éprouvés et qui seront ultimement utiles dans le combat à mener.

    Autre point: c'est bien d'avoir un groupe d'affinité. Encore faut-il qu'il soit assez organisé et à même d'agir le moment venu! Passer des textes dans des manifs, au lieu de planifier l'action subversive et contestataire me semble quelque peu réformisme. Car derrière bien des mots creux, qui sonnent parfois vides, se cache une inaction spectaculaire assez phénoménale. Peut-être serait-il temps de revenir au sens véritable du terme ''praxis'', soit l'articulation de la théorie et de la pratique. L'orientation ''gangsteriste'' n'est pas encore assez développée pour dépasser le simple stade de la nuisance et du bruit, du cri primal. On note ici qu'Hors-d'oeuvre tente de renaître de ses cendres...

    En clair, l'avant-garde de l'avant-garde a la radicalité de son côté, ce qui est bien. Par contre, il manque encore la cohérence et l'action directe, ce qui est beaucoup mieux!
    Bonne chance!

    RépondreSupprimer
  3. À propos des espaces de débats, je m’interrogeais justement. Vous dites avoir été déçus du manque de débats véritables autour du texte. Les débats ont-ils eu lieu? Les signataires et membres de FEC ont-ils pu ramener le débat dans leur milieu (comité de mob, AG)?

    Les signataires ont été nombreux mais peu expressifs sur le blog. Dans ce texte vous dites qu’il s’agit d’un texte collectif et qu’il y a eu partage d’informations avec les gens moins au fait de l’histoire du mouvement étudiant. Je crois cette affirmation vraie et que le travail qui se fait actuellement dans FEC donnera de nouvelles forces.
    Cette explication a aussi le mérite d’être plus exacte que l’affirmation de DS dans un de ses commentaires au dernier texte : ‘’1. Toutes les personnes qui ont participé à l'écriture du texte ont une connaissance rigoureuse du mouvement étudiant, basé à la fois sur l'expérience et leurs qualitatifs distincts. ‘’ affirmation à première vue arrogante qui ne laissait pas entrevoir le véritable travail collectif, démocratique et éducatif à l’œuvre dans FEC.

    Je posais donc la question des espaces de débat parce sur le blog les répliques ont fini par se résumer à D qui répondait à tous les messages. Où étaient les autres membres FEC?

    RépondreSupprimer
  4. Jean Rage, nous sommes impliqués directement dans les différents comités mobilisations de Montréal ou dans les comités de l'ASSÉ.Donc, ton attaque comme quoi nous ne sommes pas dans la pratique est absolument fausse. Nous voulons faire la critique et être sur le terrain. Nous ne voulons pas seulement être des spectateurs du mouvement. Pour HO, il a certaines personnes qui participent à HO, mais la plupart des personnes ne sont pas membres d'HO. Donc, je ne comprends pourquoi que tu parles d'HO. Encore une fois, ta critique nous démontre comment les gens veulent s'attaquer aux signataires, aux lieux de pousser le débat un peu plus loin. Notre objectif s'est d'amené le débat et que les gens réfléchissent un peu à la situation actuelle, afin d'élaborer une stratégie pour la lutte à venir.

    Adam Pétrin

    RépondreSupprimer
  5. Mr ou MMe Anonyme, le premier texte a été réalisé par une bonne partie des signataires. Nous avons travaillé sur googledocs et tout le monde pouvait amener des modifications, donc effectivement le travail d'écriture a été collectif. Pour les espaces de débat, moi-même étant sur le comité mobilisation à l'ASSÉ, j'ai apporté des éléments pour essayer de décentraliser les tâches à l'ASSÉ. Encore dernièrement, nous avons eu un débat en Conseil de Coordination de l'ASSÉ sur l'importance d'impliquer les membres des campus locaux, Évidemment, nous avons les éléments du texte ont été apporté durant la discussion sans qu'elle soit nécessairement nommer. Plusieurs de nous s'impliquons dans nos comités mobilisations respectifs, les éléments apportés dans nos textes sont discutés et son débattu. Le blog n'est pas le seul endroit que nous pouvons débattre. Nous avons aussi apporté le débat au congrès du 4 décembre, nous n'avons pas eu de réel débat. Soit que les gens disent que ça va bien actuellement, soit que les gens disent que c'est la faute aux étudiantEs n'ont informé, soit que c'est la faute aux personnes qui ne mettent pas assez de temps dans la mobilisation... Plusieurs de ses éléments ont été répété durant le congrès, mais jamais aucune solution. On essaie toutes et tous que le débat aille lieu dans nos milieux respectifs, mais on se fait dire qu'on cherche les scandales ou qu'on devrait plutôt être en action. Bref... je crois qu'on a la volonté que ses critiques soient amenés un peu partout.

    RépondreSupprimer
  6. Le carré rouge, en tant que symbole de l'endettement étudiant, permet d'entamer ou du moins poser une appartenance politique comme n'importe quel symbole peut le faire dans un milieu "moins politisé". Tout comme un tract, journal peut le faire, etc. Si on le rejette sous le principe qu'il serait devenu un "logo officiel", c'est qu'on le réduit à un contexte spécifique dans lequel on a l'impression d'avoir perdu le contrôle sur sa signification ou son utilisation.


    Plutôt que de se fier à la résolution de la FECQ, il faudrait plutôt faire un travail de terrain classique. Bien que certains endroits soient sursaturé de "mobeux ou de mobeuses" (personnes auxquelles vous accordez une connotation péjorative dans votre texte), c'est une tâche qui manque à bien des associations. D'ailleurs vous postulez le clivage entre mobbeux/mobbeuses vs. représentant/représentante vous impliquez que ces 2 catégories sont mutuellement exclusives dans leurs rôles et tâches ce qui n'est absolument pas un constat qu'on peut généraliser à l'ASSÉ tout comme aux associations locales. Par contre cette dichotomie sert très bien votre critique.

    "la base étudiante participe toujours aussi peu à la lutte contre le dégel imminent des frais de scolarité. " Je serais quand même curieux de savoir quelles comparaisons vous ont menées à un tel constat?

    RépondreSupprimer
  7. Pour les signataires de ce texte, mon anecdote sera perçu comme un argument en leur faveur, même s'il en va tout autrement dans la réalité.

    Lors du congrès de la FTQ en décembre dernier, les jeunes ont poussé une motion pour que la FTQ se positionne sur la gratuité scolaire. La résolution était clairement libellé comme une rupture avec la position du gel, qui avait échoué discursivement et stratégiquement.

    Une des raisons pour laquelle cette position fut adoptée de manière unanime par près de 1000 délégués, c'est que notre gang a misé sur le carré rouge. Nous en avons distribué plus de 400 le soir précédent le vote et le matin même. L'effet était parfait: plusieurs délégués, en appui à notre résolution, portait fièrement le carré. L'engouement et le sentiment d'appartenance ont eu raison des quelques militants du gel qui ont constaté leur minorité et ont «passé leur tour». Victoire totale. Quand la FTQ est rendu plus à gauche que les fédés...

    Le carré rouge est un symbole qui marche. Le réactualiser, certainement, c'est ce que nous avons fait. S'en débarrasser? La pire erreur à faire.

    RépondreSupprimer
  8. En effet ton anecdote donne raison aux membres de FEC puisque l'adoption même d'une revendication sur la gratuité scolaire par la FTQ est symbolique.

    L'un des pièges dont nous parle ce texte est la rupture entre l'ASSÉ et sa base. C'est très facile de décrire cette réalité du syndicalisme parce que les grandes centrales nous en donnent un exemple pitoyable. D'accord, des gens au congrès de la FTQ ont mis un carré rouge. So what? Les travailleurs syndiqués à la FTQ n'entendront jamais parler de gratuité dans leur assemblée, on ne leur expliquera jamais pourquoi il faut la gratuité et surtout, on ne les invitera jamais à manifester avec les étudiants.

    Les regroupements comme la Coalition cherchent à tout prix à avoir la participation active des syndicats. Ils nient le fait que syndicats et travailleurs ne veulent plus dire la même chose, qu'il n'existe plus ni d'éducation ni de participation politique dans les milieux de travail, que les centrales sont en rupture avec la base. Avoir l'appui d'un syndicat n'est pas avoir l'appui des syndiqués.

    Ce texte évoque rapidement l'alliance sociale. le fait qu'elle se soit associée à la FEUQ n'est pas un hasard. Les membres de l'alliance sociale ont bien établi quelles seraient leurs actions. D'abord, des actions de visibilité, se mettre sur le bord des routes avec des pancartes. Ensuite, faire du lobbying auprès des députés pour bla bla bla sensibiliser prochain budget. Ces syndicats en rupture avec la base, plutôt que de mobiliser leurs membres, préfèrent la parade médiatique et ne tentent même plus de donner l'illusion qu'ils vont perturber quoi que ce soit.

    RépondreSupprimer
  9. Masturbation intellectuelle FTW.

    RépondreSupprimer
  10. Si je comprend bien, vous faite de la critique et vous voulez être critiquer...mais sur certains aspects seulement, selon certaines tendances et dans des termes précis?

    RépondreSupprimer
  11. À Didier: On ne fait pas cette distinction entre ''mobbeux'' et ''représentants'' pour servir notre critique. C'est une pratique qui existe réellement dans bien trop d'associations étudiantes. Une insidieuse division des tâches, qui relègue les comités mob à des organes dépendant des exécutifs, qui ne sont le lieu d'aucun débat, que de simple exercices de ''remplissage de calendrier'' et de dispatch des tâches d'automates.

    Du travail de terrain, oui, mais dans quel but ? Il nous faut une stratégie, il nous faut des revendications. Pour cela, il faut se remettre en question, il faut réfléchir, il faut débattre.

    N'oublie pas que ce n'est qu'un complément précisant les Bases préliminaires. On en parle, du travail de terrain. On promeut aussi les comités de mobilisation autonomes, les assemblées générales comme lieu de débats. On est tous et toutes impliqué-e-s dans nos milieux, dans ce but. C'est comme ça, qu'on en est arrivé-e-s à ce constat, Didier.

    @ Anonyme, l'avant-dernier:

    Masturbation intellectuelle... c'est que t'as eu un orgasme en lisant notre texte ? Je suis flattée. La jouissance intellectuelle est signe que tu démarres une réflexion. C'est bien la moindre des choses.

    RépondreSupprimer
  12. je trouve sa magnifique de voir des signataires reconnaître qu'ils et elles font de l'entrisme dans les comité et passe leur position en conseil de coordination parce qu'il sont non-membre et d'un autre côté dire qu'il faut que sa passe par les A.G....la fin justifie les moyen?

    RépondreSupprimer
  13. @Un des anonymes qui se questionne sur notre méthode. L'idée initiale n'était pas de se faire critiquer sur certains aspects précis. Pour écrire Les précisions sur les «Bases préliminaires», nous avons compiler les différents commentaires et critiques reçus, soit de personne à personne, par courriel ou sur le blog, afin de déterminer les grands thèmes récurrents. Nous avons ensuite tenter de perfectionner notre travail de conceptualisation et de vulgarisation des enjeux inhérents à ces thèmes. Nous avons surement oublié et omis des éléments. À toi de nous les rappeler, ça ne pourra qu'affiner l'analyse.

    Pour les termes, nous avons également essayer de travailler en parallèle sur la sémantique et voir ce que ça pouvait nous apporter. Ça a donné ce résultat. Aurais-tu de meilleurs apports à ce propos?

    Et pour la tendance, comme nous l'indiquons en présentation sur le blog, notre travail est issu d'une tendance critique. C'est celle-ci qui doit également être critiquée, donc?

    RépondreSupprimer
  14. Alex, si tu veux jouer à l'anonyme pour essayer de ploguer tes lignes de marde, tu pourrais au moins te forcer un peu pour faire moins de fautes que d'habitude, non ?

    RépondreSupprimer
  15. Alex D.

    On vient de m'appeler pour me dire que je marque des commentaires sur votre blogue en anonyme. Noter que c'est pas moi, et évité de tomber dans la attaque facile en interprétant de mot de gens comme c'est le cas dans la dernière section de votre dernier texte.

    Cela dit, il ne vous sert à rien de répondre ici à mon commentaire, je ne fréquente pas votre blogue, vous avez déjà trop d'attention

    RépondreSupprimer
  16. Anonyme qui dit :
    "je trouve sa magnifique de voir des signataires reconnaître qu'ils et elles font de l'entrisme dans les comité et passe leur position en conseil de coordination parce qu'il sont non-membre et d'un autre côté dire qu'il faut que sa passe par les A.G....la fin justifie les moyen?"

    Salut je m'appelle Adam Pétrin et toi? Tu pourrais minimalement te nommer. C'est très facile de faire des attaques personnelles en ne disant pas ton nom. Tu parles de quel entrisme dans les comités en étant non-membre? Si tu parles de moi, tu te trompes royalement. Les positions proposés au CoCo, on été discuté en comité à la mobilisation de l'ASSÉ. Moi et Éric Faucher (membre de l'AFESH) ont apporté ses positions ensembles. Je ne vois pas comment que ma participation à l'écriture d'un texte fait de moi une personne qui fait de l'entrisme.

    RépondreSupprimer
  17. Bonjour,

    j'ai reçu un courriel de la part de FEC m'anonçant ceci:
    «Nous prenons contact avec toi afin de t’aviser que nous avons tiré du verbatim du dernier congrès une de tes interventions, sous forme de citations, pour illustrer notre propos. Ton nom n'est mentionné nulle part: nous considérons que cette révélation aurait nui à notre intention puisqu’elle aurait braqué les projecteurs sur une seule personne alors que ce n’est pas toi, le sujet de notre critique.»

    Jusqu'ici tout n'était pas si mal ( mis à part le fait que ce fameux verbatim provient d'un enregistrement du congrès effectuer par une personne autoproclamé sans prévenir les délégations)

    Mais plus loin dans le même couriel ce trouve l'élément suivant: «Ici, il faut comprendre que nous tenons à éviter l'effet de surprise, réduisant du coup les possibilités de débordements. Assurément, si nos craintes se confirmaient, nous ne le tolérerions pas. »

    J'ai tenté par courriel de savoir s'il s'agissait d'une menace ou d'un avertissement quelconque, bref comprendre ce que voulais dire ce fameux «nous ne le tolérerions pas». Je ne vois pas en quoi vous pouvez toléré ou non le choix que je fais dans mes actions.

    N'ayant reçu aucune réponse sur le sujet, étant quelque peu inquiet ( je n'ai jamais vécu une situation du genre) je me vois forcé de vous demander une réponse sur votre forum, je ne favorise pas habituellement ce genre de méthode ( je pense que les lieux publics internet sont parmis les pires endroit pour faire ce genre de débat) mais le stress causé par cet évènement m'oblige à demander des clarification sur votre blogue.

    Merci de mettre la situation au clair le plus rapidement possible

    Maxime Larue

    RépondreSupprimer
  18. Réponse soumise à Maxime Larue par courrier électronique (1 de 2)

    Salut Max, c'est Dave.
    Je prends la peine de te répondre.

    La source du verbatim est issue d'un enregistrement numérique. Dans le cadre de mon travail documentaire pour l'ASSÉ et la Sogéécom - qui, soit dit en passant, n'était pas rémunéré à ce moment-là - j'ai enregistré, très sommairement, des séquences de congrès pour faire du remplissage sonore d'un éventuel montage vidéo. C'est par hasard que j'ai capté l'une de tes interventions. Ce n'était pas mon intention de t'enregistrer, je te prie de me croire. Sache que je demanderai des permissions systématiquement à l'avenir.

    Cela dit, je veux préciser que tes paroles ont été prononcées à un congrès de l'ASSÉ, lequel est un événement politique d'une organisation qui compte près de 45 000 membres. Je souligne au passage que les espaces publics nécessaires à l'exercice de la démocratie sont par nature susceptibles d'être fréquentés par n'importe qui. La conséquence est qu'une intervention à un congrès peut être compromettante et cela, de surcroît pour un délégué en fonction pour lequel on exige qu'il soit à la hauteur de ses mandats. Elle peut être écrite, mémorisée ou enregistrée facilement. L'antithèse de cette perspective du politique est l'option bolchévique par exemple, basée sur la culture du secret d'un Comité central (et son centralisme démocratique décoratif). Les restrictions à l'accessibilité du politique sont un préalable au développement d'un double discours.

    Le fait est que j'ai l'habitude de faire mon travail politique et historique, coûte que coûte. Mais je suis d'accord que des autorisations sont nécessaires. À ce sujet, j'ai demandé une autorisation formelle de prendre des photographies lors du congrès et l'exécutif, ne jugeant pas nécessaire de poser la question en congrès, m'a dit qu'il ne voyait aucun problème là-dedans. J'ai shooté pendant toute la grève en 2005 sans demander d'autorisation et personne ne me l'a reproché, sauf des insurrectionnalistes postgauchistes. En tout cas, il faudra vous entendre sur une procédure claire parce que j'ai l'intention de continuer mon travail encore plus intensément, à moins que vous jugiez mon apport au mouvement nuisible. À ce sujet, existe-t-il une politique qui m'empêchait d'enregistrer? Pour ton information, j'ai l'intention de suggérer à mes employeurs, ainsi qu'aux militant-e-s de l'ASSÉ, de mettre sur pied un projet expérimental de diffusion audiovisuelle en direct sur Internet des congrès nationaux.

    Les deux extraits dans notre texte sont donc exacts. Est-ce que tu regrettes les choses que tu as dites. Si oui, lesquelles et pourquoi? Je veux dire, tu ne vas pas prétendre qu'il s'agit d'une technique déloyale inlassablement alors que c'est la vérité même qui s'en trouve révélée. As-tu déjà vu l'excellent documentaire Pas vu, pas pris? Pierre Carle utilise des enregistrements pour mettre en contradiction des personnalités publiques, dans une perspective politique, juste et nécessaire. Je n'ai pas voulu agir comme lui, mais je rappelle que la fuite ou les accusations seraient futiles, car je n'ai jamais voulu piéger personne. Ni toi, ni l'ASSÉ. C'est d'ailleurs exactement ce dont t'avisait le premier courriel de FEC qui t'était destiné personnellement. Notre intention était simplement de débattre de ta théorie selon laquelle le problème constitutif de l'ASSÉ est le manque d'implication, comme en témoigne les deux citations que nous avons relevées.

    RépondreSupprimer
  19. Réponse soumise à Maxime Larue par courrier électronique (2 de 2):

    Enfin, ce qui ne sera pas toléré, c'est l'intimidation et le salissage de l'un-e ou l'autre des signataires, peu importe le moyen. Tes propos ont été critiqués, mais pas ta personne, ni dans le texte, ni dans un endroit public. Si tu n'avais prétendu être menacé, nous n'aurions pas eu à te critiquer maintenant avec ce message. Il est notoirement reconnu que tu as de graves problèmes d'humeur et d'agressivité verbale. Étant moi-même sujet à de tel problème, je ne peux que te suggérer de prendre du recul et de réfléchir à tes mauvaise habitudes. Sache qu'on s'en prendra jamais à ta personne. Nous espérons à un traitement similaire.


    Au plaisir,
    Dave

    RépondreSupprimer
  20. Premier courriel envoyé à Maxime Larue, dans lequel il perçoit une menace:

    Maxime,

    Comme tu le sais, nous avons produit un texte critique sur les bases préliminaires en vue d'une GGI victorieuse. Nous venons d'achever un texte de réponse aux critiques et commentaires qui lui ont été formulées. Une des sections est consacrée à une réflexion critique de la conception du travail militant. Nous prenons contact avec toi afin de t’aviser que nous avons tiré du verbatim du dernier congrès une de tes interventions, sous forme de citations, pour illustrer notre propos. Ton nom n'est mentionné nulle part: nous considérons que cette révélation aurait nui à notre intention puisqu’elle aurait braqué les projecteurs sur une seule personne alors que ce n’est pas toi, le sujet de notre critique.

    À la lecture finale du texte, nous avons songé enlever les citations, craignant quelque peu les réactions que tu pourrais avoir. Toutefois, cette raison ne nous a pas semblé suffisamment valable pour se passer de l’exemple qu'apportait ton témoignage. Ici, il faut comprendre que nous tenons à éviter l'effet de surprise, réduisant du coup les possibilités de débordements. Assurément, si nos craintes se confirmaient, nous ne le tolérerions pas.

    Par ailleurs, nous avons pris connaissance de tes commentaires à l'égard du premier texte sur le blog de FEC. Nous t'invitons à lire le deuxième. Celui-ci répond peut-être à certaines de tes critiques et questionnements.

    Les membres de Force étudiante critique (FEC)

    RépondreSupprimer
  21. Fuck the fuckin' fuckers10 février 2011 à 02:52

    Harcèlement et tentative d'intimidation. Les méthodes d'Hors-d'oeuvre reviennent, par un membre d'Hors-d'oeuvre. C'est pas très libertaire, les procès publics, l'attitude de Gestapo, l'intimidation et toute cette crap... C'est pas parce que c'est fait en public, en toute transparence, que cela doit être toléré! Fuck off la FEC! Certaines attitudes discréditent votre message TOTALEMENT!

    RépondreSupprimer
  22. Tu opères un joli renversement. Je n'ai jamais été membre de H-O et j'ai pourtant souvent œuvré à rendre disponible l'information à la base, quand j'étais membre de la FEUQ notamment. Ce n'est pas très libertaire, tu crois?

    Anecdote:
    À l'AGA de la FEUQ de 2006, la délégation de l'AGE-UQO s'était fait confisquée une enregistreuse numérique en pleine instance où aucun verbatim ni pv n'était pris. Des décisions importantes se prenaient et nous considérions qu'il était important d'en garder des traces documentaires, connaissant trop bien les pratiques antidémocratiques et le manque de transparence de l'organisation. Aux demandes répétées pour récupérer le matériel, on nous répondait par l'insulte, l'intimidation, l'humiliation, qui s'est poursuivie jusqu'à tard en soirée, à l'hôtel où nous logions. Nous n'avons pu récupérer notre enregistreuse qu'en fin d'après-midi le lendemain, à la suite d'un procès en instance sur "Ce qu'a fait l'UQO" et bien sûr, tout le contenu en était effacé.

    Un procès public ou une "attitude de Gestapo" (y en a qui ne l'aimeront pas celle-là), ça ressemble beaucoup plus à ça. Ce qui se dit en instance d'une organisation de masse concerne l'ensemble de ses membres et l'information devrait lui être accessible. Ce n'est pas un club de bridge ni un salon privé.

    Pour toi c'est de l'intimidation d'utiliser une citation tirée d'une instance de l'ASSÉ, une association démocratique qui compte près de 45 000 membres? Surtout en n'identifiant pas la personne publiquement et en l'avisant personnellement pour lui éviter une mauvaise surprise?

    D'ailleurs, le premier courriel est l'initiative de personnes qui fréquentent l'UQAM et a été rédigé par plusieurs d'entre elles. Les membres de H-O ne l'ont pas écrit.

    Come on.

    RépondreSupprimer
  23. Réponse à FEC
    Voici quelques éléments de réflexions
    1. Bien qu'il ne se réclame pas explicitement de l'anticapitalisme (disons plutôt, sans utiliser de mots en ismes, de cette tendance composée de gens qui critiquent l'idéologie néolibérale), je présume que les personnes de FEC semblent partager un certain nombre d'idées politiques, qui apparaissent en grosses lettres entre les lignes, et elles gagneraient à être définies. Je pense à une prise de position sur le "consensus néolibéral", et sur la manipulation médiatique. Également, il se dégage du texte une étique et des valeurs fondamentales, mais également une philosophie d'action. Même si ces considérations apparaissent à première vue au-delà de l'objectif de la gratuité scolaire et éloignées de la réalité du "mouvement étudiant", elles méritent d'être davantage développées et assumées. Que l'on se risque sur le terrain idéologique, car il apparaît que nous sommes en lutte précisément contre des idéologies. Ce n'est pas comme si on risquait de perdre l'approbation des médias de masse! La condition d'étudiant ne nous condamne pas uniquement à prendre position en ce qui concerne l'éducation, et lorsque nous prenons position sur des sujets comme la gratuité scolaire, c'est un geste civique plus qu'un geste étudiant. À nous de défendre sur des enjeux plus larges le bien-fondé et la légitimité de nos instances de réflexion et d'action.


    2. Avant même d'aborder la question de la gratuité scolaire, nous devons nous demander sérieusement si l'ampleur des dommages causés par l'idéologie néolibérale sur ce "système d'enseignement", et par celui-ci sur la société n'est pas telle, que nous n'avons aucun avantage à le sauvegarder dans son état actuel. Pour l'étudiant lambda, le "mouvement étudiant" consiste principalement à se lever le matin pour aller à ses cours et répéter l'opération jusqu'à l'obtention d'un diplôme. Dès lors que les motivations qui poussent les gens à poursuivre une formation académique ne sont plus dans le désir de recherche, de compréhension et d'expérience, et qu'il est établi que le rôle des institutions est de "former" des techniciens, quelle place la frange gauche de la frange gauche peut-elle avoir dans le "mouvement étudiant"?

    3. Je fais le lien avec votre appel au bannissement du carré rouge: je propose d'abolir l'école pour commencer, parce que l'institution à été récupérée, n'est qu'une coquille vide qui ne sert qu'à endoctriner les gens de droite et les arrimer au pouvoir et à donner un théâtre populaire pour les gauchiste. L'université qui jadis symbolisait le savoir et la liberté est aujourd'hui symbole d'aliénation et les gens pensent que leur adhésion au mouvement étudiant passe par le paiement de leur facture et de leur cotisation étudiante...

    4. Tout compte fait j'ai l'impression que vous êtes plus une tendance au sein de la société, qu'au sein du mouvement étudiant, parce que les idées qui portent la gratuité scolaire à l'agenda dépassent de loin, mais de loin, l'ambition des clients des universités.

    RépondreSupprimer
  24. 5. Quel système d'éducation gratuit et universel FEC envisage-t-elle et croit-elle possible dans un contexte de néolibéralisme de plus en plus exacerbé où la tendance est à privatiser l'éducation, et entend-elle conserver sa forme actuelle ou le changer?
    Si l'on admet que le système est pourri à l'os (désolé pour ce vulgaire sophisme, mais si quelqu'un s'offre pour substituer par un paragraphe explicitant ce qu'on appelle communément la "gamique", ce serait un autre chapitre au préambule), il y a beaucoup plus des gains à faire que la gratuité scolaire, et ce n'est pas un panacée à tous les maux qui affligent notre société. L'école, c'est encore l'endroit où l'on "forme" les classes, c'est un des premiers instruments de marginalisation économique, après le genre. Combien de facultés universitaires ne sont que la courroie de transmission de l'idéologie dominante, l'exemple du HEC me brûle les lèvres. Combien de facultés de médecine et de pharmacie ne sont que des "paid for by" Bayer, Johnson&Johnson, ect. Quant au décrocheur, quel bel avenir lui réserve son excommunication du cercle des gradués!

    6. À (essayer de) lire beaucoup de commentaires sur les forums de discussions sur internet, on croirait que beaucoup de gens s'orientent vers une carrière de sténographe. La gratuité scolaire n'est pas en cause, car elle est bien gratuite la petite école où l'on apprend l'orthographe et la grammaire. Conséquence d'un nivèlement vers le bas des exigences au secondaire et au primaire, l'étiolement du français écrit et parlé tend à s'aggraver. Le mouvement étudiant voit les premiers symptômes avec des gens qui arrivent au Cégep et qui ont un niveau de français de quand j'étais en sixième année. Comment voulez-vous qu'ils articulent leur pensée et qu'ils prennent part à de la démocratie directe? Pensez-vous toujours être en mesure de faire un contrepoids à l'inertie intellectuelle du mouvement étudiant en employant un vocabulaire soutenu avec les mots praxis et dialectique? Tu viens d'en perdre quelques uns! et par un quadruple virage à gauche?
    7. Attention! Contient une grossière généralisation : Il y a une grosse job à faire avant de saisir les enjeux quant on a aucune références culturelles autres que Facebook ou le Canadien de Montréal. (Je vous entends déjà m'accuser d'élitisme; je sais et je revendique pleinement cet attentat contre la connerie institutionnalisée qu'est le hockey professionnel, tout comme j'aurais pu vider mon fiel sur Occupation Double si j'avais voulu.) Hélas, c'est tabou, mais les games du Canadiens sont plus populaires que le discours anticapitaliste et sûrement plus efficaces, car elles finissent plus souvent en émeutes.

    8. Se pose ensuite la question de l'optimisme et du sens du devoir. Pour que lutter pour la gratuité scolaire soit cohérent, il faut croire en l'institution, avoir envie de se la réapproprier et savoir qu'est-ce qu'on veut en faire et léguer aux futurs étudiants. Il faut également que de nombreuses autres institutions soient changées, et que les autres tendances de la société se déniaisent. Surtout les tendances lourdes et réputées non-déniaisables.

    RépondreSupprimer
  25. 9. Admettons qu'à l'issue d'une grève générale illimitée victorieuse, on obtienne la gratuité scolaire. A) Supposons que maintenant on veut abolir l'endettement des pays pauvres, et des excuses officielles de la Reine pour la colonisation, alors on fait une autre grève générale illimitée? B) ou encore Supposons que les libéraux ont vraiment peur de notre syndicalisme étudiant et pour vous calmer ils vous demandent: autre chose avec ça? On a un petit 103 millions qui nous reste. Alors ça serait quoi la deuxième meilleure lutte que vous choisiriez?

    10. Si l'on décide d'élargir le débat au reste des étudiants, ne pas juste tomber dans le démagogique et cesser de stigmatiser les collabos qui veulent juste aller à leurs cours et qui ont hâte de rentrer sur le marché du travail pour payer leurs taxes et enfin finir leurs paiements sur leur char (j'avoue que j'ai un effort à faire là-dessus); il doit bien y avoir une manière de se mettre à leur niveau, que sais-je? Je connais pas ça le vrai monde, je suis un intellectuel déconnecté de la base.

    10. En résumé:

    - Se donner le mandat de formuler une critique socio-économique globale par laquelle on montre que l'assujettissement de l'éducation aux diktats du néolibéralisme est moralement inacceptable.

    - Amorcer un débat de fond sur le sens que prend l'expression "éducation gratuite et universelle" pour éviter toute récupération et définir concrètement la façon de fonctionner d'un système d'éducation sans hiérarchie et dont la démarche viserait réellement à aider les individus à s'épanouir

    - Utiliser nos moyens de pressions pour défendre plus que la gratuité scolaire

    publié par FGM

    RépondreSupprimer
  26. à Dave:

    Merci des précisions, sur la question des citations je ne suis pas en colère de les voirs dans votre texte, bien que la théorie générale que vous découler d'un de mes commentaires particulier me semble érroné et très peu représentative de ma pensé, c'étaiT vraiment des éclaircissements à propos du tolérable et de sa signification que je cherchais.Je ne regrette pas mes paroles, bien que je sache que souvent je fais des déclarations rustre et que je ne prend pas le temps de bien clarifier le sens de tout ce que je dit en public ( donc je me transforme en source facile de citations à l'emporte pièce).

    Par contre une chose sur les personnes qui ont tournée au ridicule mon questionnement: il serait malhonnête de prétendre qu'aucun incidents fâcheux de salissage et d'intimidation n'ai jamais eux lieu dans le mouvement édutiant, j'était donc tout à fait en droit de demander des explications et ce au plus vite.

    Alors les «comon» on repassera pour le sens de l'autocritique de ceux et celles qui veulent que l'ASSÉ fasse une autocritique de ses méthodes

    voilà


    Maxime Larue

    RépondreSupprimer
  27. Sacha Desautels10 février 2011 à 10:55

    @FGM

    Je n'ai pas le loisir de répondre à tous tes points. Donc je m'attarderai à ta critique de l'orientation néolibérale et technicienne de l'éducation postsecondaire.

    Selon ce que je comprends de ton intervention, tu questionnes la gratuité scolaire parce que tu ne souhaites pas nécessairement qu'il y ait accessibilité universelle à la bêtise accadémique. Je suis bien d'accord avec toi, sauf que...

    La tendance au sur-développement techno-scientifique néolibéral de l'école et au carriérisme servile des masses étudiantes est liée à l'augmentation des frais de scolarité. C'est parce qu'on a des moins en moins le luxe de se payer une éducation humaniste et critique que l'on se résigne à simplement faire ses devoirs. Se battre pour la gratuité scolaire c'est donc aussi se battre pour le retour de la connaissance critique.

    RépondreSupprimer
  28. Sacha Desautels10 février 2011 à 11:10

    @Maxime

    Il y aurait semble-t'il une opposition à l'enregistrement des interventions publiques des délégations au sein des instances démocratiques. Quel honte!

    Y a t'il aussi une opposition à ce que quelqu'un puisse se rappeler ce que disent ces délégués supposément redevables? À ce que l'on prenne des notes? Ou bien simplement une opposition à la technologie qui permet l'enregistrement à l'heure de la numérisation tout azimut? Serait-ce la peur du flicage, donc la nécessité du secret dans une organisation qui se veut démocratique et redevable et qui veut, en autre, éviter de se faire coller une réputation de "radicale violente".

    En gros, ce que j'essaie de démontrer c'est que l'opposition à l'enregistrement dans une organisation démocratique de masse comme se veut l'ASSÉ est une contradiction. C'est comme refuser d'être redevable parce qu'on ne voudrait pas que la population qu'on dit représenter les intérêts sache ce qu'on dit en son nom.

    Faut assumer lorsqu'on fait de la politique dans une démocratie, peu importe sa forme bourgeoise ou prolétarienne, que les discours publics sont susceptibles d'être mémorisés biochimiquement dans les cerveaux ou numériquement sur des enregistreuses.

    Et on ne parle pas ici d'une entrevue que l'on donne à un-e journaliste ou d'une discussion de couloir, mais d'une intervention devant d'autres délégations.

    Ceci dit, il y a bien sûr des moments pour des huis clos lorsque des circonstances exceptionnelles se pointent, mais elles sont directement liées à l'organisation tactique d'actions directes, pas à des discours politiques.

    RépondreSupprimer
  29. Ma contribution critique à votre critique
    Après les tensions et les discussions sur mes questions précises ayant eues cours sur votre blogue je me suis senti le devoir de faire l’effort théorique de formuler une critique à vos textes et ceci dans une démarche sérieuse et appliquée afin de faire honneur à vos intentions de départ, sois ne pas mettre les projecteurs sur personne et entreprendre une réflexion critique chez les militantEs de l’ASSÉ. Je me suis donc appliqué à bien lire vos deux textes et à faire ressortir les points qui me semblent erronés tant en regard au discours que dans la méthode de travail. La thèse centrale de mon commentaire sera la suivante : plusieurs éléments constitutifs de votre texte et de votre méthode d’analyse le rendent, en grande partie, anticritique, et ce, malgré votre intention affirmée de formuler une critique valable. Toutefois, afin de garder personnellement un esprit dialectique et critique je vais également soulever les aspects qui eux ont, selon moi, le potentiel de déboucher sur une réflexion critique réelle et utile pour le débat interne à l’ASSÉ.
    En premier lieu, je traiterai de votre méthode d’analyse et du caractère nécessaire que vous imputez à vos réformes à entreprendre. En théorie critique, l’idéologie comme point d’encrage d’une entreprise critique est jugée très risquée, je ne veux pas dire qu’il faut s’abstenir d’adhérer à une idéologie politique, mais plutôt que cette idéologie ne doit pas être le point de départ de nos analyses. La raison pour laquelle ceci est risqué est que cela provoque très souvent un phénomène qui est très observable dans votre texte. Ce que je comprends de vos écrits est que vous êtes un regroupement à tendance libertaire, vous l’admettez vous-même dans votre texte, et que vous avez quelques frustrations quant au fonctionnement actuel de l’ASSÉ. Jusqu’ici tout est légitime, cependant la façon dont vous faite la démonstration de la nécessité de vos réformes comporte une spéculation improuvable qui elle découle des appréhensions idéologiques que vous avez en entreprenant votre critique. Vous partez de votre idéologie et de vos inconforts et vous relevez les situations particulières qui semblent incarner les causes de votre frustration et vous les agglutinez ensemble pour finalement déduire un tas de théorie générale, ce qui est la principale erreur de votre démarche. Exactement, je parle de la fameuse « tendance » que vous affirmez critiquer. Je ne crois pas que cette tendance existe réellement. Vous êtes une tendance qui regroupe des individus qui se reconnaissent et qui entreprennent un projet commun, ce qui n’est absolument pas le cas de ceux et celles que vous regroupez dans l’autre « tendance » et que vous prétendez critiquer. Il n’y a rien de tel qu’un groupe qui se reconnait et assume toute la théorisation que vous fondez sur des exemples particuliers (citations, anecdote, etc.). La pléiade de réactions complètement différentes (passant de l’insulte à l’argumentation sur une très courte partie de votre texte, etc) des personnes se sentant à tord ou à raison interpellez par votre texte prouve bien l’inexistence d’un tissu conscient lié à une tendance qui serait établie dans les rangs de l’ASSÉ. En fait, c’est vous qui forcez, en quelque sorte, de manière artificielle la solidarité qui semble éclore entre les personnes qui s’opposent à vos deux textes.

    RépondreSupprimer
  30. suite..Afin d’attribuer à un groupe inconscient une tendance et pouvoir en prouver minimalement l’existence, seule la méthode scientifique me semble appropriée (échantillons aléatoires sondage, etc.), en dehors de cela il ne peut s’agir malheureusement que l’accumulation d’impressions découlant sur une théorie de cause à effet absolument contestable et pouvant être empiriquement remise en question. En clair, vous imposez à un groupe qui ne se reconnait pas lui-même une tendance qu’il n’a pas théorisée et choisie. Votre texte aurait trouvé toute sa vérité et sa pertinence si au contraire un texte avait été produit par un groupe qui l’aurait assumé et endossé, affirmant la tendance que vous cherchez à critiquer, mais sans cela et sans preuve empirique (qui respect les conditions de l’empirisme) de votre prétention je ne peux que rejeter toute votre justification de nécessité ontologique de vos réformes et votre explication de la démobilisation.
    Deux exemples parlant, afin de bien démontrer les propos que je viens de tenir. Dans la partie de votre deuxième texte ou vous attribuer aux personnes « supermilitantes » la cause de la démobilisation en raison du caractère intimidant de leurs implications vous basé vos conclusions soit sur des considérations personnelles (entendons ici que je veux dire que vous vivez personnellement les sentiments exposés) soit sur une spéculation invérifiable qui ne peut servir d’argument pour exigé un changement d’attitude chez les individus que vous critiquez. Beaucoup de gens pourraient soutenir le discours contraire, que c’est en faite l’effort et le travail de certaines personnes qui les ont d’abord poussés à s’intéresser à la lutte, etc. Encore une fois, vous prenez des exemples spécifiques afin de démontrer une idée générale et vous prêtez des intentions non vérifiables à des personnes basées sur des impressions que vous avez personnellement.
    De plus, en ce qui a trait à votre opposition quantitatif/qualitatif il me semble que vous faites encore une fois l’erreur de faire une déduction générale qui prend ses assises dans un évènement spécifique qui ne dénotait pas nécessairement le sens que vous lui attribuez. Est-il impossible de considérer que l’aspect quantitatif (un roulement efficace, une diversité de militantEs, et un travail de terrain constant) soit un aspect prioritaire de notre évaluation qualitative? Il ne faut pas tomber dans un raisonnement de type 1000x0, c'est-à-dire que même si vous aviez totalement raisons dans l’élaboration de vos stratégies, si cela ne se transpose pas en travail politique intense il n’en découlera rien du tout (1000x0 donnera toujours 0). Pour toutes ces raisons, je me vois contraint de rejeter vos théories sur les «tendances » à l’ASSÉ.

    RépondreSupprimer
  31. suite..Maintenant, l’entièreté de votre propos n’est certes pas anticritique, seulement le caractère alarmiste de certaines de vos affirmations et votre prétention de nécessité de vos réformes. Votre analyse du carré rouge par exemple me semble contenir toutes les bases d’une critique réelle. Elle ne prend pas comme assise une idéologie précise, le discours est accessible à toutes tous et formule une critique solide des contradictions causées par le port du carré rouge et nous pousse à réévaluer ce symbole, une réponse et considération de défense du carré devra donc être faite afin de légitimé théoriquement sont maintient ou sa disparition.
    Également, vos propositions prises individuellement de votre texte ont en elles un potentiel critique très large. Partant de vos propositions, et en excluant le caractère nécessaire que vos textes tentent de leur donner. Nous pourrions les analyser, les comprendre et les améliorer afin d’en faire des réformes optimales, qui elles contiendraient les éléments de changement pouvant engendrer des changements de dynamiques à l’ASSÉ. Pour cela il faudra cependant que FEC ait l’humilité de les voir partiellement ou complètement contestées, modifiées et dépassées. En somme, vous devez accepter d’être dépossédé de vos propositions et laisser la collectivité en faire ce qu’elle en voudra une fois que vous les avez énoncés. Ceci permettrait un réel travail du négatif et ainsi un réel travail dialectique qui pourrait déboucher sur des changements réels qui eux seuls ont le potentiel de changer les dynamiques de façon concrète à l’ASSÉ.
    Voilà donc ma contribution critique à votre entreprise critique, j’espère que mes quelques considérations philosophiques pourront vous être utiles et j’attends vos commentaires avec impatience

    Solidairement

    Maxime Larue

    RépondreSupprimer
  32. @Maxime: Désolé, mon "come on" faisait partie d'une réponse au message de "Fuck the fuckin' fuckers" et non au tien. J'aurais dû être plus clair.

    Le salissage et l'intimidation sont en fait omniprésents dans le mouvement étudiant et c'est justement pourquoi certaines personnes ont cru nécessaire de préciser que ça ne serait pas toléré.

    RépondreSupprimer
  33. « Mais nous avons volontairement publié des textes composés dans le feu de la lutte, destinés à renforcer encore la critique venue de la base, l'autocritique formulée par les cadres et à porter le coup décisif à toute racine survivante du révisionnisme. Encourager la libre expression de l'opinion des masses, stimuler la dénonciation de toutes les erreurs, de la moindre déviation bureaucratique, telle est aujourd'hui la tâche d'un dirigeant révolutionnaire. » - Enver Hoxha

    RépondreSupprimer
  34. 1/2
    Maxime, j'ai l'impression que c'est ta réponse, plus que nos deux textes, qui contribue à créer un effet de séparation claire entre "nous les libertaires" et "vous les autres" (tou-te-s? qui???).
    Sais-tu pourquoi? Parce que nous ne proposons pas, ni dans l'un, ni dans l'autre des textes, l'hypothèse d'un groupe conscient qui complote. En réalité, nous voyons des gens qui collaborent plus ou moins étroitement et qui, par leurs pratiques, contribuent plus ou moins consciemment à concentrer le pouvoir autour d'eux. Ce sont ces pratiques que nous critiquons, et les affirmations que nous avons choisies les illustrent très bien. Je regrette que ça n'ait pas été suffisamment clair pour que tu le saisisses.
    Cela dit, il y a quelque chose que tu dis qui m’étonne. Si je te comprends bien, il n'y a pas de tendances à l'ASSÉ, ni rouge, ni noire, ni réformiste, ni trotskiste, ni mao, ni ni ? Toi par exemple, tu as jugé bon de prendre tes distances de QS dans ta lettre de candidature pour le poste de secrétaire aux relations internes, envoyée sur la liste de l’ASSÉ. Veux-tu dire que tes convictions se sont vaporisées ? Que tu agis maintenant hors de toute idéologie ? Même si on ne connait pas ton influence réel le sur l'orientation générale de l'organisation, ni ton agenda politique, ou si peu, on sait pertinemment que ces liens influent sur la réalité. De mon côté je crains que ce ne soit que cette collection d’idéologies –la tienne, que tu sembles nier ou ignorer, et celle des autres- qui tienne lieu de réflexion collective à l’ASSÉ présentement.
    Quant à l'idée qu’un groupe d’influence ou tendance de l’ASSÉ n'existe pas parce qu'elle n'a pas conscience d'elle-même, je trouve assez délicat que, venant d'un militant d'un mouvement étudiant présentement assez peu conscient de lui-même, la question soit abordée si légèrement. Je pense que tu seras d'accord avec moi que cette inconscience ou demi-conscience (d'un mouvement, d'une classe) est une problématique courante et sur laquelle beaucoup d'auteurs ont écrit bien mieux que je ne pourrais le faire. Ce n'est d'ailleurs pas l'objet de nos textes, bien que ce soit étroitement relié.
    D’ailleurs, à propos de la variété des réactions à nos écrits, elle prouve que des personnes diverses se sentent interpellées de diverses façons et ont diverses manières de l'exprimer, et rien d'autre. Pour quelqu'un qui prône la démarche scientifique, je présume que c'est une affirmation compréhensible. En tout cas elle a le mérite d'être factuelle. Cela dit, que tu privilégie uniquement la métho empirique pour tenter de catégoriser l'agir humain te regarde. Notre monde est rempli de gens positivistes, tu auras beaucoup d'ami-es. Pour ma part, je considère que la collecte de données par l'observation est une méthode qui a fait ses preuves, et qui sied à l'exercice que nous avons effectué. Ceci dit, où tu vois « un tas de théorie générale », il n’y a des remarques contextuelles à l’objet qui nous préoccupe. Rassure-toi, nous n’avions pas la prétention de créer des lois universelles.

    RépondreSupprimer
  35. 2/2
    Tu parles de notre frustration et de nos inconforts, que tu attribues à notre position idéologique libertaire. Excuse-moi Maxime, mais tu te trompes! Tout libertaires (et inconfortables, merci de t’en inquiéter) que nous sommes, le point de départ de notre réflexion, c'est l’ensemble des principes de l'ASSÉ auxquels nous adhérons. Le syndicalisme de combat, la démocratie directe, l'accessibilité et la qualité, etc. Or, nos observations nous mènent à affirmer que l'ASSÉ n'est pas fidèle à ses propres principes, que la démocratie telle que conçue puis vécue au sein de l'ASSÉ est un voile idéologique.
    Tu sembles mal à l'aise avec notre intérêt marqué pour le qualitatif. Je te demande, si le travail de terrain n'est pas inspiré d'une réflexion politique préalable, peux-tu m'expliquer comment il se fera? Que mettrons-nous sur les tracts, quels articles dans l'Ultimatum, que dirons-nous aux étudiant-es, si nous n'avons pas d’abord réfléchi à ce que nous voulions dire, sur quoi nous nous positionnions? Évidemment, que la théorie est préalable à l'action! Maintenant, de quand date la réflexion *collective* pour définir le plan d'actions que nous mettons en œuvre aujourd'hui? De quand date la dernière assemblée d'orientation de l'ASSÉ? Est-ce que les circonstances actuelles, qui ont changé, et les apprentissages que l'on a fait depuis, ne méritent pas qu'on se repositionne *toutes et tous ensemble*? (C'est quand le prochain congrès d'orientation, déjà?)
    geneviève guernier
    PS: Je ne suis pas certaine de saisir la teneur de ton dernier paragraphe. Tu veux que nous laissions aller notre texte, c'est bien ça? En termes concrets, maintenant qu'on a parlé on ne prend plus part à la discussion, on n'aura plus de tour de parole, baillonné-es? Est-ce qu'on peut encore expliquer aux gens qui ne saisissent pas bien, qui font erreur? Est-ce qu'on peut encore répondre aux critiques formulées sur notre site? Doit-on se taire dans nos assemblées? Se retirer des comités? Peux-tu m'expliquer, alors, pourquoi tu as insisté pour que nous donnions une réponse à ta propre proposition critique, si ce n'est que parce qu'une conversation n'a de sens que si des interlocuteurs tour à tour prennent la parole puis écoutent les réparties?

    RépondreSupprimer
  36. Pour ne pas trop me disperser sur plusieurs sujets, je me questionnais sur les fondements de la légitimité sur laquelle vous vous (que ce soit une initiative individuelle et/ou cautionnée par d'autres personnes contribuant à FEC) êtes basés pour enregistrer numériquement le congrès à Drummondville sans en avertir personne?

    Le seul motif mentionné est une comparaison avec une instance de la FEUQ où il n'y aurait pas de verbatim ni de PV pour garder une trace de cette instance, Tout en rappelant le caractère a-démocratique de la FEUQ.

    Est-ce que le fait que l'état du centralisme démocratique de l'ASSÉ est dramatique au point où avoir un verbatim serait nécessaire et qu'à défaut d'en avoir un enregistrer l'instance à son insu soit légitime?

    RépondreSupprimer
  37. Didier,
    tu auras la réponse à tes questions environ 17 commentaires plus haut, dans le courriel de réponse de David à Maxime Larue (qui avait déjà posé la question ici-même). Pour te guider, quand tu arriveras au commentaire intitulé "fuck the fucking fuckers fuckitty fucked", tu y seras presque.
    geneviève g

    RépondreSupprimer
  38. Merci bien,

    le passage "Sache que je demanderai des permissions systématiquement à l'avenir." ne m'était pas resté à l'esprit. Quoiqu'il aurait été préférable d'en avertir les personnes du congrès tout comme il a été fait par le passé lorsque des journalistes voulaient simplement prendre des photos. Il devait bien être conscient de ce qu'il effectuait puisqu'il a demandé à l'exécutif, mais je suis surpris que la question de l'enregistrement numérique n'ait pas été considéré comme une étape de plus.

    RépondreSupprimer
  39. Et si ç'avait été un-e délégué-e qui s'était simplement appliqué-e à retranscrire mot-à-mot une intervention, ç'aurait fait scandale? C'est quoi qui fait peur, c'est la preuve? Faut pas oublier que les instances de l'ASSÉ sont publiques et constituées de délégué-e redevables à ceux et celles qui les ont délégué-e-s. N'importe quelle intervention est susceptible d'être notée, enregistrée, mémorisée. À moins que vous vous mettiez à surveiller toute personne qui entre dans la salle, pour voir ce quelle écrit sur son bout de papier, fouiller son sac pour vérifier qu'elle ne porte pas de caméra, d'enregistreuse... Alors là, je me demanderais bien qui serait les ''agents de gestapo'', les ''militants-flics''.

    RépondreSupprimer
  40. Il y a des principes fondamentaux dans l'atteinte d'un but: On doit connaître ce but, savoir (ou décider) comment l'atteindre et mettre en action les moyens nécessaires à sa réussite.
    Ensuite, force est de constater qu'il est impossible d'investir plus de la totalité des énergies que nous ayons. Donc, il faut répartir ces énergies dans les activités afin qu'elles mènent audit but.

    Si l'on met tout les efforts sur le terrain, mais que l'idée est d'une piètre qualité, le résultat en souffrira, mais l'inverse a un effet tout aussi pervers. Si l'on met toute la force de travail dans la réflexion intellectuelle et que l'on obtiens la meilleure idée du monde, mais en négligeant le travail concret, cette idée ne sert à rien ni personne. Cette situation se représente aisément par une analogie mathématique:
    T(travail quantitatif)xQ(travail qualitatif)=R(résultat)
    En assumant que nous avons 100% de notre travail à répartir, la solution la plus efficace est T=50 et Q=50 pour un résultat final de 2500... bon je n'essayait que de faire une image et je m'emporte. Tout ce que j'essaie de dire c'est que dans notre lutte certains s'acharneront à fournir la force de travail concrète et d'autre à fournir le travail intellectuel nécessaire à l'obtention d'un résultat de qualité. L'un ne va pas sans l'autre.

    RépondreSupprimer
  41. à gernobil

    Je vais préciser un point général que j'ai peu-être mal exprimé dans mon texte. Je ne suis pas un positiviste bien au contraire, la théorie critique ( principalement celle de l'école de Francfort) me passionne, je compte même en faire le sujet de mon mémoire de maitrise. C'est d'ailleurs de leur méthode que je me suis inspiré pour faire l'annalyse de vos texte ( peu-être que je ne la maitrise pas bien mais je crois avoir soulevé certains problèmes de vos texte quand même). Ma thèse est plutôt que votre méthode d'analyse est de type positiviste en faite. En partant d'un postulat de base ( l'ASSÉ est en dérive et il faut y apporter des solutions et celles ci doivent être de tendance libertaire) et en impliquant un aspect nécessaire aux réformes que vous proposé à l'aide d'argument tiré de phénomène particulier vous argument de manière positiviste, donc votre texte est en grande partie anti-critique. Il s'agit d'une thèse forte j'en convient et il est possible que je me trompe, mais il s'agit quand même de l'impression que vos textes me laisse et je tenait à exposer mes arguments sur cette question.

    Sur la fin de mon texte, il est certain que je ne vais pas dans le sens que tu lui a donné. Bien au contraire, parlez-en de vos propositions, expliquez les et défendez les en ag en comité etc. Pas besoin qu'elles soient «prouvé nécessaire» pour qu'elles contribuent au débat, c'est votre démonstration de cette nécessité basé sur des phénomène particulier que je critique.

    Sur les tendances, il y en a surement mais elles ne sont pas organisées et elles ne sont certainement pas, à mon avis, à l'origine d'un complot pour centraliser les tâches. Si toutefois elle existait, des phénomènes particuliers ne peuvent pas, selon moi, servir de bases pour la démontrer, leur analyse étant trop relative à l'impression qu'on a des personnes qui les formules. Toute la théorie qui découle de mes citations m'est complètement étrangère et ne représente en rien ma pensé par exemple. Donc, effectivement je crois que la méthode scientifique serait la seule façon de réellement prouvé votre thèse sur les «tendances». D'ailleurs, il est très peu critique de rejeter en totalité cette méthode sous prétexte de rejeter le positivisme.

    Sur qs....il me semble qu'il est tout à fait envisageable que mon opinion aie évolué depuis 2008 ( l'écoute de la critique de plusieurEs camarade de l'ASSÉ y aura certainement beaucoup collaboré)et effectivement je ne me reconnais de moins en moins dans cette organisation (êtes vous contre la radicalisation des militantES?). Je ne me crois pas l'obligation non plus de me fixer sur une tendance, je ne désire pas «choisir mon drapeau», les principes de l'ASSÉ me conviennent et me motive suffisamment, peu-être que mon «parti» ou mon organisation c'est justement l'ASSÉ en ce moment et je juge qu'avec mon niveau de connaissances et d'expérience il est déjà énorme d'affirmer ceci. Pas besoin d'être dogmatiquement d'une tendance pour être un réel être politique selon moi.

    RépondreSupprimer
  42. François Rochefort12 février 2011 à 00:59

    @Anonyme

    Il faut effectivement lier travail théorique ou qualitatif et travail pratique ou quantitatif. Le problème qui est soulevé est qu'une division du travail existe. Certains et certaines l'acceptent et limitent leur implication au travail pratique ou théorique, soit.

    Le but des textes est de prendre conscience de cette division au sein de l'ASSÉ et, si possible, de détruire ce cloisonnement. La liaison du théorique et du pratique dans une même action fonde une praxis.

    ''Tout ce que j'essaie de dire c'est que dans notre lutte certains s'acharneront à fournir la force de travail concrète et d'autre à fournir le travail intellectuel nécessaire à l'obtention d'un résultat de qualité.'' Cette phrase correspond-elle à la volonté de fonder cette praxis ou à accepter une division du travail au sein de l'ASSÉ (ou de n'importe quelle autre organisation)? Si la première option te convient, tu peux entrer en contact avec FÉC. Dans le cas contraire, ne cesse pas de critiquer FÉC.

    RépondreSupprimer
  43. À Mathilde,

    Le fait que l'enregistrement du congrès ne sois pas ne soit pas en sois une tragédie ne permet pas d'exclure de toute critique éthique la pratique d'une personne qui enregistre des gens à leur insu.

    En fait, c'est précisément cela qui est immoral, enregistrer en secret, c'est ça qui n'est pas universalisable. Bien entendu, nous ne devons pas prendre de mesures coercitive pour empêcher que cela arrive, ce serait contradictoire. Cependant, dénoncer cette pratique, autant pour un flic que pour n'importe qui d'autre, est également un devoir quand nous en prenons conscience.

    RépondreSupprimer
  44. @François Rochefort et FEC en général

    Ce qui me fascine dans votre critique c'est l'acharnement à mettre le qualitatif en opposition au quantitatif et l'ardeur avec laquelle vous discréditez systématiquement le travail de terrain/plus pratique.

    En analysant les différentes parties du travail de mobilisation en complémentarité, n'arriverait-on pas à effectuer une critique qui se verrait plus constructive et qui permettrait de mieux cerner les enjeux du "centralisme démocratique" à l'ASSÉ?

    RépondreSupprimer
  45. La critique (FEC) de la critique (ASSÉ) est nécessaire. Toutefois, la critique de la critique de la critique l'est tout autant. À moins que la FÉC prétende avoir trouvé une quelconque Vérité (finale de surcroît)?

    RépondreSupprimer
  46. Lorsqu'un doit procéder à un travail de recherche où on a à effectuer un enregistrement, la première chose à effectuer est d'informer les personnes qui participent de cette recherche, qu'elle soit commandée ou non par l'ASSÉ/une de ses assos. Ce que Dave Simard est au courant puisqu'il l'a fait pour la photo.

    D'ailleurs pour avoir l'autorisation à prendre des photos, il a eu recours au centralisme démocratique alors que l'ensemble du congrès était devant lui.

    RépondreSupprimer
  47. ou il aurait très bien pu s'adresser simplement à un exécutant dans le but d'analyser la réaction de ce-dernier et voir si il allait le référer au congrès....

    (critique machinale de la critique qualitativement manquante à l'ASSÉ?)

    RépondreSupprimer
  48. Didier, j'ai shooté pendant toute la grève en 2005 sans demander d'autorisation et personne ne me l'a reproché. Je ne demande pas toujours des autorisations quand les événements sont publics. Je considère que c'est mon travail documentaire est un droit inaliénable. Je conteste même les législations canadiennes en matière de droit à l'image.

    Ensuite, je n'ai jamais voulu enregistrer tout le congrès, mais prendre quelques segments pour faire un montage ensuite, question de comprendre où les entrevues se déroulaient. Je ne voulais pas utiliser les dires de qui que ce soit au montage, mais seulement faire sentir l'ambiance sonore d'un congrès de l'ASSÉ. Gab m'a demandé si j'allais enregistré le congrès (il semblait intéressé), ce à quoi j'ai répondu non en lui disant que je n'étais pas préparé pour faire ça, car mon système est trop cheap pour ce genre de travail.

    Autre chose, c'est FEC qui a révélé en premier l'existence d'un verbatim et cela a été fait en ayant conscience de ce que ça impliquait, c'est-à-dire l'existence de preuves physiques. Nous aurions pu procéder d'une autre manière pour critiquer le discours de Max, sauf que nous avions du concret, de la certitude. Aucune fuite possible.

    C'est drôle, Maxime ne se souvenais plus si c'était réellement ses paroles. Aurait-il nié ses dires si nous avions prétendu qu'il s'agissait d'une transcription de l'oral à l'écrit? Ce qui est encore plus drôle, c'est qu'il nie même le sens de ses paroles alors que c'est clair comme de l'eau de roche. On les aurait mal interprété, mais ce discours a pourtant été répété plusieurs fois, entre autre en cocus non-mixte, aussi par son ami et colocataire MABD qui partage, on le sait, ses préoccupations.

    Sinon, quelqu'un a vu le film de Pierre Carle entre temps?

    Je pense qu'on devrait enregistré les congrès systématiquement, comme ça le monde parlerait peut-être un peu plus aux 45 000 membres de l'ASSÉ qu'aux militant-e-s usuels en congrès. Comme ça les délégation pourrait être surveiller par leurs membres, surtout qu'elles n'ont presque jamais de mandats. Comme ça sur Internet, on pourrait faire la promotion de l'ASSÉ et des débats politiques en son sein. Comme ça, il n'y aura personne pour se défiler après coup sans perdre la face.

    RépondreSupprimer
  49. Oui, enregistrer les congrès intégralement et les rendre dispos sur le Web serait en soit une excellente idée, particulièrement dans la situation actuelle où l'on sait que les débats qui préoccupent "les hautes sphères de l'ASSÉ" sont hautement plus élaborés et complexes que ce le commun des mortels (la base)pourrait même appréhender...

    RépondreSupprimer
  50. Merci bien pour les clarifications.

    Je suis relativement curieux par rapport aux verbatims qui sont tenus, car cela a déjà été ressorti mais je ne me souviens en avoir appris l'existence de.

    Pour ce qui est des paroles de Max, il a déjà tenu des discours similaires à d'autres occasion et il ne renie pas ses paroles simplement préfère effectuer du travail de terrain pour inciter les autres à en faire afin d'élargir les bases. (d'ailleurs un passage de sa réponse concerne ce point si je me souviens bien).

    Pour ce qui est d'enregistrer systématiquement les congrès, il faudra entamer les débats dans les instances respectives avant d'adopter des résolutions en ce sens (place de la technique, contrôle, auto-censure, surveillance, etc.). Ce qui représente un enjeu de taille en soi.

    RépondreSupprimer
  51. Il faut distinguer net les concepts de tendance et d'idéologie, sinon il faudrait admettre sur le champ que l'ASSÉ est une tendance du mouvement étudiant et que, par voie de conséquence, elle est idéologie (ce qui n'est pas complètement faux). Rendre équivalent les concepts de tendance politique et d'idéologie est dangereux et mène à dire que tout groupe est idéologique. Personne ne remet en question que des tendances entretiennent ou développent des idéologies, de même que les idéologies jouent un rôle dans la formation des tendances. Or, la nuance est simple : il faut évaluer pour chaque groupe l'état de coagulation de leur travail politique, c'est-à-dire la mort qui habite leurs paroles et leurs actions et cela, avant de poser un diagnostique.

    Tu sais, le propre de l'idéologie est de maintenir les individus à l'état d'inconscience en les conditionnant. Les activistes qui n'arrivent pas à qualifier un tant soit peu leur pratique, voire à faire l'effort de se situer sur l'échiquier politique, sont simplement victimes plus que les autres de la dominante culturelle postmoderne, l'idéologie anti-idéologique par excellence. C'est un héritage à la fois libérateur et très pesant des avant-gardes du 20e siècle. Il n'y a pas de meilleur idéologie, tu en conviendras, qu'une idéologie qui arrive à dissimiler sous une critique radicale de toutes les idéologies. Une tendance critique donc doit faire l'effort d'être en mouvement certes, mais tout en conservant le meilleur du passé. C'est ce que FEC s'efforce de faire.

    RépondreSupprimer
  52. à Dave, Marc André n'est pas mon colocataire et ne l'a jamais été. Pour kkun qui affirme qu'il ne faut pas attaquer le messager mais le message tu t'embourbe dans des préjugés et des théorie du complot douteuse, je ne planifie rien avec marc-andré dans un appart sombre de montréal je te rassure. En fait, je vis avec ma copine, je ne pensais jamais avoir à écrir cela ce ce blogue mais bon il semble qu'on en sois rendu là.


    Je réfirme que ce que vous avez déduis de mon intervention ne représente pas ma penser, loin de là et que tu te trompe sur mes intentions
    Max

    RépondreSupprimer
  53. À Maxime Larue

    1/2

    Malheureusement je ne suis pas suffisamment familière avec la méthode de l'école de Francfort pour commenter sur les qualités formelles de ton analyse. Par contre, je suis assez familière avec les textes produits par FEC pour te répondre sur ton hypothèse de ce qu'est notre postulat de base (soit "l'ASSÉ est en dérive et il faut y apporter des solutions et celles ci doivent être de tendance libertaire"). Laisse-moi te proposer celui-ci en échange, qui t'aidera à suivre un peu mieux notre raisonnement: notre société est en dérive, le mouvement étudiant a la possibilité d'agir sur son propre champ, s'il s'en donne la possibilité, en harnachant ses efforts sous l'égide d'une ASSÉ forte de ses principes, pour aller vers une grève générale qui doit nécessairement être victorieuse.

    C'est vrai qu'on peut peut-être laisser tomber le caractère nécessaire de notre formule. Peut-être qu'elle a pas besoin d'être victorieuse, la grève. Peut-être que le mouvement étudiant québécois peut se permettre encore une autre, deux autres grèves ratées. Peut-être que l'ASSÉ peut renier son principe de démocratie directe, qui sait? et que la centralisation des décisions, et le manque de prise en compte, de soutien des initiatives des assos locales va contribuer à ramener les étudiant-es en masse dans les comités de mob où tout sera décidé pour elles et eux par un exécutif central éclairé. Peut-être que ces mêmes étudiant-es vont se prendre de passion pour le discours d'économie durable de l'Alliance Sociale, et lancer leurs ressources limitées dans la concertation radicale, le lobbying révolutionnaire.

    Peut-être aussi qu'on a besoin de victoires, de temps en temps. Ça fait longtemps. Peut-être qu'on doit gagner cette bataille avant qu'on soit réellement trop occupé-es à travailler pour payer nos études. Peut-être que, cette fois-ci, avec le dégel, on a atteint une limite décisive. Peut-être qu'on devrait recentrer nos efforts pour être efficaces (non je ne crois pas qu'on devrait essayer de radicaliser QS). Peut-être qu'on devrait se préparer. Peut-être qu'on devrait bien le faire. Peut-être que pour ça on devrait se souvenir de nos principes de base, des moyens qu'on a développés, regarder le chemin qu'on a parcouru, et apprendre de ces expériences. Peut-être que ça commence à être nécessaire. Qu'en penses-tu? Est-ce qu'on est à une période critique?

    RépondreSupprimer
  54. 2/2

    Pour ton information, quant à notre méthode d'analyse, elle s'apparente franchement plus de l'éducation populaire. C'est-à-dire qu'elle incite ses protagonistes à inscrire elles et eux-mêmes leur vécu dans l'histoire "officielle", à informer ces données des documents disponibles (oh oui! de l'empirie!), à en tirer des postulats (c'est en fait après ce travail que l'on obtient ce que tu nommes "postulat de base"). On a évidemment voulu confronter cet appareil aux tenants de l'analyse ainsi obtenue. La suite: on reçoit les réactions qu'on pèse, avant de répondre à notre tour, et ainsi de suite. Dialectique. On commence d'ailleurs, avec toutes sortes de militant-es, à avoir une conversation vraiment intéressante sur le carré rouge, entre autres, comme tu semble l'avoir toi-même remarqué. On a moins de chance dans notre discussion avec l'exécutif de l'ASSÉ qui s'indigne de la remise en question, nous reprend sur la forme, s'inquiète de la création de schismes au sein de ses effectifs (comme si les étudiant-es étaient uni-es présentement!). Je t'invite quand même à noter, puisque cela semble t'avoir échappé, que mon "accusation de positivisme" à ton égard portait sur le fait que, dans ton commentaire du 10 février, tu dévaluais d'emblée notre utilisation des données d'observation, pour parler ensuite d'échantillons aléatoires, de sondages et de preuves empiriques. Peut-être que TOI tu n'es pas positiviste. Mais tes commentaires le sont.

    Pour terminer je te fais part d'une crainte, que j'illustrerai d'un exemple. J'ai débuté ma réponse précédente à ta contribution critique en te précisant (puisque tu ne l'avais pas saisi à la lecture de notre texte) que nous ne parlons pas d'un complot à l'ASSÉ, et tu me réponds (troisième paragraphe) exactement comme si je n'avais pas établi la nuance à cette idée. De la part d'une personnes qui "s'est senti le devoir de faire l’effort théorique de formuler une critique à nos textes et ceci dans une démarche sérieuse et appliquée", je trouve que ça manque de poids. Je ne suis pas certaine que tu dialogues de bonne foi.
    geneviève guernier

    RépondreSupprimer
  55. 卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐卐

    RépondreSupprimer
  56. Salutations aux efforts théoriques de FEC et à la volonté de les diffuser largement. Il est nécessaire de sortir du particulier pour aller au général en situant non seulement le mouvement mais aussi et surtout dans quelle situation il devra entreprendre son combat et quels sont les buts de la lutte pour le droit à l'éducation.

    Défendre le droit à l'éducation gratuite, de qualité et émancipatrice pour l'ensemble de la population, en particulier les jeunes, cela est louable et progressiste. Ce n'est pas une idée nouvelle.

    Elle a ses bases dans ce qu'on pourrait qualifier d'idéologie de défense des droits démocratiques. Cette idée est historiquement défendue par des classes sociales différentes. Classes qui luttent pour les droits démocratiques tout en étant et ce de façon croissante traversée par des contradictions. Ce n'est pas suffisant, c'est idéaliste, de mettre l'accent sur le contrôle de la lutte par la base, la démocratie directe comme étant la clé de réussite d'un mouvement quand ce sont ses finalités et du fait même la stratégie pour y parvenir qui font défaut. Toute la lutte pour le droit à l'éducation depuis les années 1960 en est une démonstration frappante.

    Tout le mouvement étudiant associatif mobilise et se réclame du rapport Parent (qu'on pourrait qualifier de l'application sociale-démocrate de l'éducation à la situation québécoise particulière) comme base pour demander au gouvernement bourgeois en place de rectifier le tir, de respecter nos acquis démocratiques de la révolution tranquille. Que ce soit dans la lutte pour l'AFE, pour la gratuité scolaire, pour le système public, pour la qualité et "l'espace critique et l'indépendance" des universités, etc., le mouvement étudiant défend cet héritage du même parti politique bourgeois qui aujourd'hui est sur le point de hausser les frais de scolarité.


    Autrement dit, le mouvement étudiant participe plus ou moins directement à propager cette idée que le droit à l'éducation sera obtenu par des réformes keynésiennes de gauche. La question des paradis fiscaux et de nouveaux paliers d'imposition comme solution pour faire respecter ce droit en est une illustration. Pas étonnant qu'une bonne partie des forces étudiantes progressistes préconise QS ou le PQ plutôt que de lutter contre le capitalisme et la bourgeoisie après avoir été formé à une telle école de lutte. La base, celle qui participe aux AG, aux manifs, se trouve à être porteuse de ses contradictions et on n'a pas fini et d'entendre des partisans de QS et du PQ au sein du mouvement, dont la plupart seront contre la hausse des frais de scolarité.

    Une tendance plus radicale ne se pliera pas aux pressions qui seront plus fortes dans les prochaines élections québécoises pour redorer l'institution parlementaire et son aura démocratique sur les masses. FEC fait partie de cette tendance. Contrairement aux réformistes électoraux, la ligne réformiste radicale ne préconise pas de participer à la gestion du capitalisme avec le soutien électoral. Elle préconise des moyens d'actions plus larges tout en préconisant la même idéologie des droits démocratiques que les sociaux-démocrates officiels. Sa stratégie repose sur une possibilité de radicalisation et de ruptures dans le processus de lutte avec l'État-bourgeois en préconisant l'autonomie du mouvement qu'il faudrait débureucratiser.

    La victoire d'une lutte n'est pas son résultat immédiat, mais l'organisation supérieure et plus consciente de ses forces en vu d'atteindre les buts finaux. La véritable victoire du droit à l'éducation universel doit passer par une lutte victorieuse du prolétariat, du travail contre le capital et la bourgeoisie. D'envisager la lutte sur ces bases n'est certes pas répandue en ce moment au sein du mouvement. Elle est pourtant la seule à envisager pour quiconque souhaite radicalement, à la racine transformer la situation actuelle dans une lutte qui sera prolongée.

    RépondreSupprimer